Visite : la Boule de Chinon, du premier réacteur nucléaire civil au musée de l’Atome

Vous cherchez une idée de sortie pour la Toussaint ? Et si vous visitiez la Boule, le premier réacteur nucléaire civil transformé aujourd’hui en musée de l’atome…

Qu’est-ce que le patrimoine français ? A cette question, on répond souvent les châteaux de la Loire, Notre Dame de Paris, le Mont Saint Michel… tous ces bâtiments constituent notre héritage commun. Il s’agit de témoignages de l’évolution de la société. Et comme les vitraux de la cathédrale de Chartres sont la preuve d’une avancée technique sans précédent, d’autres lieux d’innovations sont depuis entrés dans notre patrimoine, sans pour autant qu’on y pense comme tels. Ainsi, près de Chinon, le premier réacteur nucléaire à usage civil français, surnommé « La Boule » à cause de la sphère de 55 mètres de diamètre en acier qui abritait le réacteur, est devenu le premier Musée de l’Atome du pays.

Ce réacteur est entré en fonction en 1963. Pour l’anecdote, il avait servi de décor au film Fantômas se déchaine, quelques mois avant son inauguration. En activité jusqu’en 1973, il était capable de générer une puissance de 70MW, soit bien moins que les réacteurs nucléaires modernes. À titre de comparaison, chacun des quatre réacteurs actuellement en service dans la centrale de Chinon a une puissance de 900 MW, et l’EPR devrait atteindre les 1630 MW. Le site a ensuite accueilli le Musée de l’Atome entre 1986 et 2011, avant de fermer pour pouvoir procéder au démantèlement du matériel technique. Il a rouvert ses portes en 2015, dans un format plus ludique et plus complet sur le développement du nucléaire.

La filière Uranium Naturel Graphite Gaz

Le programme nucléaire d’EDF a débuté à la fin des années 1950 à Chinon avec la construction du réacteur de Chinon A1 dans la Boule. Jusqu’alors, des réacteurs n’avaient été employés que pour un usage militaire : l’enrichissement du plutonium nécessaire à la bombe atomique. Le 14 juin 1963, EDF1 délivre ses premiers kilowattheures d’électricité d’origine nucléaire. Cependant, la technologie UNGG montre rapidement ses limites. L’usure accélérée des réacteurs, la forte consommation en combustible et l’important volume de circuits de refroidissement lié à cette technologie provoque son remplacement au profit de la filière des réacteurs à eau légère pressurisée à partir de 1977. Pour autant, il s’agit de la technologie qui a donné à la France son indépendance énergétique.

Le réacteur de la centrale lui-même était formé d’un empilement de briques hexagonales de graphite, traversé par des canaux dans lesquels étaient introduits des cartouches de combustibles. Ce type d’appareil utilisait comme combustible de l’uranium naturel. Des ventilateurs de forte puissance, les soufflantes faisaient circuler dans les canaux du réacteur du gaz carbonique sous pression, qui servait à extraire la chaleur produite par la combustion de l’uranium. Cette chaleur servait à vaporiser de l’eau et activer une turbine qui entraîne un alternateur. Tout le système était isolé dans un réservoir étanche, le caisson du réacteur. Aujourd’hui, les centrales de ce type sont toutes arrêtées, et en cours de démantèlement – sinon déjà démontées, à l’image du site de Chinon.

Un musée pour faire découvrir les infrastructures de production électrique au plus grand nombre

Le musée de l’Atome a ouvert ses portes en 1986 et propose aux visiteurs un voyage dans l’histoire du site et les technologies développées sur le site de Chinon. Il s’agit encore aujourd’hui du plus grand bâtiment sphérique d’Europe – une prouesse technique sans précédent pour l’époque. Il a accueilli plus d’un demi-million de personnes, et reçoit toujours quelque 2 000 visiteurs par an. À l’intérieur du « Musée de l’Atome », le visiteur découvre la salle des commandes d’époque avec des modules ludiques et interactifs, le vieux réacteur, peut pénétrer au cœur du réacteur où se trouve la soufflante qui faisait circuler le gaz carbonique, et a accès au sommet de la « Boule » pour profiter d’une vue exceptionnelle sur la centrale de Chinon qui s’étend sur 155 hectares en bordure de Loire, sur le Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine et la ville de Saumur à travers des hublots.

Le musée se veut très pédagogique. Il accueille également des ateliers sur le mix énergétique français le changement climatique et les enjeux énergétiques d’aujourd’hui. Il est adapté aux plus petits et propose, pour les plus branchés nucléaire et énergie, des visites-conférences.

Infos pratiques :

Centrale Nucléaire de Chinon ; Centrale Nucléaire 80, 37420 Avoine
Numéro de téléphone du Musée : 02 47 98 77 77

© Photo : EDF – SOUVANT GUILLAUME

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