Armées : les maris défilent et les femmes manifestent

L’armée à un surnom, « la grande muette », qui signifie qu’un militaire n’affiche normalement pas ses convictions politiques et ses revendications. Il n’en est pas de même pour les femmes de militaires, qui souvent utilisent une plus grande liberté de paroles et d’actions pour dire tout haut ce que leurs maris pensent tout bas. C’est dans cet esprit, que le collectif des « Femmes de militaires en colère » a décidé de se faire entendre.

La page Facebook du mouvement, qui compte près de 5 200 membres, a appelé les familles de militaires à se rassembler pour une manifestation entre la rue de Grenelle et les Invalides. Un lieu symbolique, qui se situe à proximité du ministère des Armées.

Elles veulent, que tout le monde entende les nombreuses revendications qu’elles font depuis trop longtemps. Tout d’abord, un meilleur accompagnement des familles en cas de reconnaissance du syndrome de stress post-traumatique (SPT). Elles critiquent surtout un parcours administratif trop long pour reconnaître les droits de blessés de guerre. La situation n’est pas meilleure pour le cas des veuves de militaires. Mercedes Crépin, dont le mari est victime de SPT à la suite d’une opération en Afghanistan s’insurge, « lorsqu’elles perdent leurs maris en Opex, certaines doivent quitter leur logement militaire sous un délai de 2-3 mois et trouver un logement dans le civil. Elles ne sont pas soutenues ni aidées par l’institution ».

Plus terre-à-terre, les femmes de militaires déplorent les très nombreux dysfonctionnements du logiciel « Louvois » qui gère les rémunérations des militaires. Tout y passe, les retards dans les paiements, les primes non versées ou au contraire, des trop-perçus…

Enfin, on retrouve dans le mouvement des « Femmes de militaires en colère », les épouses de militaires, qui critiquent ouvertement l’opération Sentinelle, et qui militent pour l’arrêt du dispositif. « L’opération Sentinelle n’est pas efficace. Les militaires ne peuvent même pas faire de fouilles, quand ils arrêtent quelqu’un, il faut qu’ils appellent la police », explique Loetitia Hongroise, cofondatrice du collectif.

On l’aura bien compris, l’armée devrait plutôt être un mot masculin pour pouvoir le qualifier de grand muet et pas de grande muette.

Crédit photo : ZSpittler

 

 

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