D’après L’Inserm, nos enfants sont plus grands, et plus corpulents

De génération en génération, nous grandissons plus et mieux, pas forcément dans le sens où nous sommes plus raisonnables, mais au sens littéral du terme. Les nouvelles courbes de croissance établies par des chercheurs français démontrent que les moyennes des statures physiques de nos enfants sont de plus en plus élevées. Le résultat fait des enfants plus grands et plus corpulents.
Comme souvent, pour arriver à ces résultats, il faut faire un long travail pour recueillir des données. l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (l’Inserm), a expliqué que dans un premier temps, des chercheurs de son laboratoire épidémiologie et statistiques à l’Hôtel-Dieu à Paris avaient rassemblé en 2017, « cinq millions de mesures recueillies sur des enfants âgés de 0 à 18 ans ». Ensuite, 42 pédiatres tirés au sort, ont fait un tri, qui a amené par exemple les chercheurs à éliminer les enfants nés avec un poids de moins de 2,5 kg et les « valeurs aberrantes ou pathologiques ». Pour finir, le travail des chercheurs a porté sur l’étude de poids, taille et périmètre crânien de 261 000 enfants. Tout ce travail, se retrouve sur les courbes de croissance indiquées sur le nouveau carnet de santé.
Le but, était bien de réactualiser les courbes du carnet de santé français, que les professionnels de la santé publique estimaient, dépassées depuis longtemps. De plus, l’Inserm considérait, que les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, datant de 2006, ne paraissaient « pas optimales ». Il est indiqué, que les enfants sont plus grands en moyenne. Par exemple, l’Inserm indique dans un communiqué, « à 10 ans, la médiane de la taille des filles des nouvelles références est de 139,5 cm contre 134,7 cm sur les courbes tracées en 1979 ».Hélas, quand très pudiquement, nous disons que nos enfants sont plus grands, cela cache aussi qu’ils sont plus gros. L’obésité infantile, a très fortement progressé depuis les années 1970 jusqu’à 2000, et elle commence à se stabiliser. Cependant, bien du mal est fait, car d’après Santé publique France, 17 % des 6-17 ans sont en surpoids, dont 4 % sont obèses. A ce sujet, l’Inserm explique, “le repérage du surpoids et de l’obésité de l’enfant doit reposer sur le suivi de la courbe de corpulence, c’est-à-dire de l’IMC, et non de la courbe de poids« . L’Inserm rappelle aussi, que cela vaut seulement pour les enfants « à partir de deux ans ».

Le nouveau carnet de santé explique aussi que « l’interprétation des mesures de taille tient compte de celles des parents ». Une formule permettant d’avoir une valeur de comparaison utile à l’âge de 18 ans. Elle correspond à la moyenne de la taille du père et de la mère, à laquelle on ajoute 13 cm pour les garçons, ou on retire 13 cm pour les filles. Sans y voir de sexisme, les chercheurs expliquent, « la croissance staturale et pondérale des filles et des garçons diffère très tôt« , c’est pour cela que les courbes du carnet de santé 2018 distinguent par ailleurs la croissance selon le sexe avant trois ans.

Plus grand, plus fort, pour le reste ce n’est pas évident.

Crédit photo : Florence Barraquet

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