Mariage pour tous : pas de raz-de-marée de couples homosexuels en vue

« Anne, ma sœur Anne ne vois-tu rien venir » ? En fait, pas vraiment non, car il faut bien avouer, que 5 ans après le mariage pour tous, on ne peut pas parler de déferlement de mariage, et de la fin de notre monde sociologique. Bien d’autres écueils et d’autres dangers sont apparus, et les déclarations tonitruantes et apocalyptiques de certains leaders politiques, apparaissent maintenant assez ridicules. Heureusement que celui-ci ne tue pas et n’oublions pas que les promesses engagent surtout ceux qui les écoutent.

Tout d’abord, laissons les chiffres parler. Depuis 2013, c’est un tout petit peu plus de 40 000 couples homosexuels qui se sont dit « oui ». Cela fait en moyenne 7 000 unions par an, soit 3 % du total des mariages, un chiffre en petite baisse depuis 2015 après un pic en 2014 (10 522). Si l’on fait une moyenne mensuelle, on constate donc une diminution constante que l’Insee enregistre depuis 2013.

Ce n’est même plus devenu un cheval de bataille politique. A l’exception de Marine Le Pen, plus un seul responsable politique de premier plan ne réclame l’abrogation de la loi Taubira. En la matière, l’amnésie de Laurent Wauquiez est significative. Le nouveau président des Républicains, qui peine à rassembler les siens, avait pourtant multiplié les apparitions dans les défilés de la Manif pour tous.

En fait, de nombreux politiques sentent bien que ce n’est plus un sujet de polémique porteur, il apparaît difficile de revenir en arrière. Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’Ifop explique, « une partie de la population qui était opposée a fini par se rallier, soit par résignation, soit par légitimisme, une fois la loi votée« .

Il faut donc maintenant pour les défenseurs de la morale, se concentrer sur d’autres sujets plus rassembleurs, comme les avancées qui pourraient prochainement intervenir concernant l’ouverture de la PMA à toutes les femmes. Cependant, il ne faut pas oublier, que pour nombres d’entre eux le combat et l’objectif est ailleurs. A travers des sujets clivants et douloureux, le but est de rassembler des personnes pour faire monter un climat de contestation plus global, donc si un sujet passe de mode, on en prend un autre.

Crédit photo : vermiss

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