La sociologue Evelyne Sullerot, cofondatrice du Planning familial est décédée

Le nom d’Evelyne Sullerot n’évoquera certainement rien pour beaucoup d’entre nous. Et pourtant, c’est en partie grâce à cette dame qui s’est éteinte à l’âge de 92 ans, que nous devons le planning familial en France.
Elle restera, un parfait exemple de la femme combattante, loin du cliché de la personne revendicative médiatique, qui dénonce d’abord. Evelyse Sullerot, a été avant tout, une féministe efficace, qui a su agir, créer, et qui s’est beaucoup impliquée.
Née en 1924, à Montrouge près de Paris, c’était la fille d’un pasteur devenu psychiatre. Cette professeure et jeune mère (elle a eu quatre enfants) dans l’après-guerre a toujours cherché à donner plus d’autonomie et de pouvoir aux femmes au sein de leur couple et dans la société. C’est dans cette optique, qu’en 1956, avec la gynécologue Marie-Andrée Lagroua Weill Hallé, et le médecin Pierre Simon, elle fondait l’association « Maternité heureuse » pour promouvoir le contrôle des naissances. Cette association, comble de l’horreur à l’époque, deviendra en 1960 le Mouvement Français pour le Planning familial. En 1961, ses deux premiers centres ouvrent, à Grenoble et Paris.
Cependant, son engagement ne s’est pas limité à cela. Elle est ainsi devenue, l’une des premières à se pencher sur le contenu des discours diffusés à destination des femmes dans la presse féminine. Elle publie « Demain les femmes » en (1965), dans lequel elle démontre que la condition des femmes n’a rien de naturel et de définitif, mais est bien le fruit d’une histoire.
En 1974, elle créait le centre « Retravailler », à l’origine de la première méthode d’orientation professionnelle pour adultes.
Bien sûr, ces dernières années l’ont vu prendre du recul avec toutes ces implications et certaines orientations du mouvement féministe. Elle avait pris fait et cause pour les pères privés de leurs enfants, en soutenant l’association SOS Papa.
Elle laisse une vingtaine d’ouvrages dédiés à la cause des femmes et des enfants. Elle venait d’achever avec Bernard Molino, journaliste au Magazine Littéraire, « l’Insoumise, Femmes, Famille, les combats d’une vie », un ouvrage où elle revient sur l’ensemble de ses batailles.
Concernant son engagement, voilà comment elle explique simplement les motivations qui l’ont poussé à s’impliquer autant. « Je ne suis pas outrageusement féministe, mais je trouve que dans ce pays où les femmes sont considérées comme majeures, puisqu’on leur confère le droit de vote, ce serait d’abord aux femmes de venir dire leur point de vue sur ce qui les intéresse avant tout ».
Un parcours à méditer, par ceux qui tendent à remettre en cause certains acquis, mais aussi par celles qui se perdent parfois un peu dans leur engagement.

Crédit photo : Mon Oeil

 

 

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