Les paroles proférées durant notre sommeil, sont souvent des insultes

Certaines personnes parlent en dormant. Cependant, il ne faut pas croire que nous partons dans de merveilleux discours particulièrement inspirés. En règle générale, c’est plutôt succinct et pas toujours du meilleur goût, comme le démontre une étude conduite par le Pr Isabelle Arnulf, cheffe du service des pathologies du sommeil à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, et chercheuse à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière.

Selon cette étude publiée, dans la revue spécialisée « Sleep », on retrouve dans les mots préférés des personnes atteintes de somniloquie des termes, comme « putain », « merde ». L’étude montre en effet, que c’est le plus souvent lors des rêves sous tension que l’on parle. Cela concerne 66,8 % des adultes, qui rapportent avoir déjà parlé en dormant. Le Pr Isabelle Arnulf explique, « étudié, ce que disent les personnes qui parlent en dormant est assez compliqué, car la parole nocturne est très aléatoire, que seules quelques parties se révèlent audibles, et que l’enregistrement est forcément contraignant ».

Nous parlons le plus souvent, au cours, soit du sommeil lent caractérisé par une activité cérébrale ralentie, ou du sommeil paradoxal, durant lequel les rêves dont on peut se souvenir apparaissent et produisant une activité cérébrale plus intense avec des mouvements oculaires rapides. Il existe une grande différence entre les deux phases. Le Pr Arnulf, nous indique que c’est durant le sommeil lent, que reviennent le plus souvent les grossièretés et les jurons. On retrouve alors, par exemple de magnifiques, « putain merde, j’ai mal, putain » ou « t’es un connard », « oh, mais je vais lui casser la gueule », et autres « ta gueule ».

Quand les choses perdurent, et que le conflit domine, on assiste à des phases plus douces, et même de séduction, du type « bon, on vous a déjà dit que vous étiez charmante ? Ou, « mais qu’est-ce qu’ils ont dans le pantalon ces mecs ? C’est tous des homos ou quoi ? ».

Tout de même, en général ce sont surtout, de simples négations ou des exclamations. Cependant, Isabelle Arnulf a remarqué, que lorsqu’une phrase est audible, elle est généralement bien formée. « Les parleurs nocturnes utilisent les mêmes circuits cérébraux pour parler que lorsqu’ils sont éveillés, ils respectent le temps de réponse de leur interlocuteur imaginaire, la sémantique, la syntaxe, la grammaire, etc. »

Un mystère reste entier, qu’est-ce qui déclenche une parole nocturne ? « On présume que c’est souvent le paroxysme d’un rêve, sa partie la plus intense », conclut Isabelle Arnulf.

Crédit photo : Gianluca

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