La galette à la Frangipane : une spécialité au relent californien

Si vous êtes un peu traditionaliste, et surtout gourmande, vous n’avez pas échappé à la galette des rois, qui huit fois sur dix, est une galette à la frangipane. Si c’est le cas, vous avez certainement mangé une galette qui doit beaucoup à la Californie. En effet, en l’espace de dix ans, la « Central Valley », principale zone agricole de Californie, a doublé la surface de ses vergers pour produire les amandes indispensables pour la frangipane des galettes. La Californie produit 80 % des volumes vendus sur la planète.

La galette des rois, est une date importante pour les boulangers et pâtissiers, et surtout pour leurs chiffres d’affaires. Les ventes, qui se répartissent sur tout le mois de janvier, représentent jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires annuel moyen des artisans-boulangers. Cependant, pour faire toutes ces galettes, il faut énormément d’amandes pour faire la frangipane, et là, il faut maintenant faire appel à des fruits cueillis, émondés et broyés en Californie.

Cet État fourni 100 % des amandes américaines, et 80 % des amandes mondiales. La production de l’Europe et de l’Australie, est presque anecdotique, avec seulement 8 % de la production chacune. La production a progressé de 5 % ces dernières années, et ce n’est pas fini, car les agriculteurs californiens ont encore planté de nouveaux arbres en 2017 au détriment des autres cultures, comme les champs de coton ou de melon. Cette progression de la production a fait chuter le prix de l’amande californienne, qui avait atteint des sommets en 2015.

On peut faire confiance aux Américains pour faire prospérer les affaires. Ainsi, la Collective des amandes de Californie, s’est mise en tête, de convertir les consommateurs du monde entier. Ce n’est donc pas un hasard si on voit fleurir sur nos étals de nombreux produits très « tendance » chez les adeptes du véganisme, ou les allergiques au lait de vache par exemple, qui concurrencent de plein fouet d’autres productions. En effet, pour écouler toutes ces amandes, on découvre ses vertus à travers du « lait » qui ne contient en fait que 2 % d’amandes, ou on remarque sa présence dans des yaourts, des glaces… Sans compter les produits pour le corps et la maison, qui fleurissent.

Tout ceci au détriment une nouvelle fois d’un équilibre naturel, car cette culture intensive comme toutes les autres, provoque des désagréments avec notamment une consommation d’eau, qui a été pointée du doigt lorsque la Californie a souffert pendant quatre ans de la sécheresse. D’autres, s’interrogent sur le sort des abeilles livrées par camions entiers pour polliniser cette mer de fleurs blanches.

Malgré cela, soyez en sûres mesdames, on va encore en bouffer de l’amande !

Crédit photo : Bernard S.

 

 

 

 

 

 

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