Pour une fresque vieille d’un siècle, la Tate Britain est accusée de racisme

C’était à l’origine qu’un longue fresque qui ornait les murs du restaurant de la Tate Britain, à Londres. Une peinture de 1927 représentant des personnages évoluant dans un paysage bucolique, qui n’avait suscitée aucune polémique en un siècle. Mais nous sommes en 2022, et il a fallu quelques « offensés » pour que le musée s’échine à trouver une solution.

Des couples qui se baladent nonchalamment, des cyclistes qui pédalent et des enfants qui jouent, le tout dans un paysage de jardin à l’anglaise à la tombée du jour… Peinte en 1927, l’oeuvre de l’artiste britannique Rex Whistler n’avait pas vraiment suscité de remous jusque là, à peine observée par les convives du restaurant de la Tate Britain.

Seulement voilà, en observant avec détails les scènes en cours sur la toile, deux scènes dérangeantes apparaissent : un enfant noir demi-nu, un lien autour du cou, est contraint de courir derrière un char, un chien à sa poursuite. Ailleurs, un autre garçon noir, complètement nu cette fois, est traîné par une charmante dame au pas léger.

 

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Des détails quelque peu racistes, qui ont poussé des militants et des internautes à retirer l’oeuvre de la vue des visiteurs, pour la soustraire à tout jamais aux yeux des hommes. Une pétition signée par 7500 personnes mises en ligne en 2020 réclamait ainsi que «Des changements doivent être apportés, soit en retirant la peinture du restaurant, soit en retirant le restaurant de la salle elle-même (…) Le musée n’a toujours pas reconnu comme odieux et haineux le fait qu’un restaurant huppé (fréquenté en, majorité par des Blancs âgés) soit équipé d’une œuvre d’art aussi détestable».

Compromis de la Tate Britain

Courageusement, la Tate Britain a plutôt résisté à cette tentation iconoclaste : «La fresque fait partie de notre histoire institutionnelle et culturelle et nous devons en assumer la responsabilité», a déclaré le directeur de la Tate Britain Alex Farquharson dans un communiqué.

L’institution a opté pour une solution de compromis : il y a quelques jours, sa direction a expliqué qu’une une installation commandée à un artiste contemporain serait installée l’hiver prochain pour « dialoguer » avec l’oeuvre de Rex Whistler. Gage qu’il s’agira probablement de présenter une oeuvre gorgée d’antiracisme.

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