Ministère des Armées : la nomination de Catherine Vautrin jugée peu crédible

Catherine Vautrin a été nommée lundi ministre des Armées et des Anciens combattants par le Premier ministre Sébastien Lecornu, auquel elle succède à ce poste. Cette nomination est vivement critiquée par les Français qui y voient du copinage. L’ancienne ministre de la Santé n’aurait rien à faire à la tête de ce ministère car sans expériences. On se demande même si elle pourra tenir dans le contexte actuel de tensions croissantes avec la Russie. Mais encore faut-il que le nouveau gouvernement échappe à la censure des Insoumis.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a nommé lundi Catherine Vautrin (65 ans) à la tête du ministère des Armées et des Anciens combattants. L’ex ministre du Travail et de la Santé succède à l’actuel chef du gouvernement à ce poste. Dans un post sur X, elle a remercié le Président de la République et le Premier ministre pour sa nomination et dit mesurer « la lourde responsabilité qui [lui] incombe dans un contexte mondial marqué par de fortes instabilités ».

Il faudra mener la remontée en puissance des armées françaises

De fait, Catherine Vautrin aura fort à faire car elle succède à l’actuel Premier ministre Sébastien Lecornu (si l’on oublie le passage éclair de Bruno Le Maire), qui a su imprimer sa marque pendant trois ans et séduit les militaires. À son poste, l’ex élue LR de Reims devra mener la remontée en puissance des armées françaises, et cela commencera par l’adoption du budget des armées. Celui-ci  est passé de 32 milliards d’euros en 2017 à 55 milliards aujourd’hui, avec un objectif à 67 milliards en 2030. Mais la crise budgétaire actuelle complique les calculs.

Catherine Vautrin « n’a pas d’expérience ou d’intérêt pour la défense »

Catherine Vautrin devra également se montrer à la hauteur de son poste stratégique, dans un contexte de tensions croissantes avec la Russie. La plupart des Français jugent cependant qu’elle n’a pas les compétences pour diriger le ministère des Armées. Le député LFI Aurélien Saintoul pointe une politique « qui n’a pas d’expérience ou d’intérêt pour la défense ». En termes d’expérience pour ce portefeuille, on ne lui connaît que la direction du ministère du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation (septembre à décembre 2024)…Sa nomination ne serait donc que du copinage pour certains et pour d’autres une question de parité au sein du gouvernement.

Catherine Vautrin accompagnée d’Alice Rufo

Il faut toutefois noter que Catherine Vautrin est accompagnée d’Alice Rufo (45 ans), nommée ministre déléguée. Celle-ci a fait un passage au pôle diplomatique de l’Élysée. Elle a été conseillère Asie, Russie, Caucase, Balkans, Turquie, Réfugiés, ainsi que conseillère diplomatique adjointe. Depuis 2022, elle est à la tête de la direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des Armées. C’est un poste très sensible, qui fixe notamment les grandes orientations du ministère sur les coopérations en armement et l’influence. Alice Rufo serait donc la véritable ministre, tandis que Mme Vautrin ferait office de tête de gondole.

Ce gouvernement pourrait également sauter 

Aurélien Saintoul n’est pas convaincu. Pour lui, il y a un attelage peu crédible au ministère des Armées, avec un profil « politique », Catherine Vautrin, cornaquée par le profil « technique » d’Alice Rufo exerçant une forme de contrôle. Certains pensent que Sébastien Lecornu pourrait également intervenir en cas de besoin. Encore faut-il que ce nouveau gouvernement survive à la motion de censure annoncée par La France Insoumise et le Rassemblement national. En cas de censure, tous les ministres pourraient dégager. Alors certains pourraient exiger la nomination de militaires à la tête des Armées, comme le Gal Pierre De Villiers.

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