Afghanistan : la religion fait parfois « avaler la pilule » de la contraception

On imagine bien que la contraception ne doit pas être le sujet le plus facile à aborder en Afghanistan. Dans un pays où tout ce qui a attrait au corps de la femme est tabou, pas facile pour des ONG de contacter les femmes pour les informer sur le sujet.

Le Dr Rahmatudine Bashardost est responsable de Marie Stopes International, une ONG, et il constate que « le gros problème en Afghanistan, c’est qu’il n’existe aucune information sur le planning familial ». Difficile pour difficile, l’ONG a décidé de s’adresser directement aux mollahs, en espérant profiter de la grande influence de ces érudits dans la société. Les résultats ne sont pas toujours évidents, mais certains admettent, que dans certaines conditions, si les parents pensent qu’ils n’auront pas de quoi nourrir un nouvel enfant par exemple.

Le minibus de l’ONG a pris place devant une madrassa, une école coranique, réservée aux femmes. Sa directrice, Batoul Mahadiyar, est elle-même mollah et a été formée par Marie Stopes International. Cela lui permet d’informer les femmes du quartier de 18 à 45 ans sur les moyens d’espacer les naissances en conformité avec l’islam. « Avoir trop d’enfants, crée des problèmes. Il y a trop de truands en Afghanistan. Pour que les enfants s’intègrent bien à la société, il est nécessaire d’espacer les grossesses », la mollah, mère de deux garçons essaye de convaincre.

La plus grande difficulté réside à battre en brèche les réticences masculines. Le Dr Bashardost a trouvé un stratagème en s’adressant à leurs mères. « Une femme ne peut pas prendre de contraceptifs sans l’accord de sa belle-mère. Nous avons donc mis en place des programmes pour leur expliquer les bienfaits de la contraception ».

Crédit photo :  Marina Alam

 

 

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