Aurore Bergé, de la traîtresse Juppéiste au transfuge Macron

Pour les uns, c’est un transfuge, pour d’autres, ce sera une traîtresse, quoiqu’il en soit, l’ancienne responsable de la campagne digitale d’Alain Juppé a annoncé son ralliement à Emmanuel Macron. Elle explique que son choix est surtout une « affaire de génération ».
Aurore Bergé, est élue du Parti « Les Républicains » des Yvelines, elle a été un membre actif de l’équipe d’Alain Juppé lors de la campagne de la primaire de la droite et du centre. Depuis, elle « a franchi le rubicond » en rejoignant discrètement « En marche » le mouvement d’Emmanuel Macron.
Pour expliquer son choix, il est en fait plus judicieux de se demander pourquoi la candidature de la droite ne l’a séduit plus. L’ancienne responsable de la veille et de l’activisme sur les réseaux sociaux pour Alain Juppé évoque surtout des choix sociétaux. Pour cette femme qui se revendique « libérale, progressiste, féministe », une forme de crispation s’est emparée de la droite classique.
Elle explique, « tout a commencé à cause d’une fracture. La droite m’a perdu une première fois quand elle a appelé à défiler contre les droits des autres, en 2017, cette droite m’a définitivement perdue quand elle a choisi un candidat, François Fillon, qui a proposé de revenir sur l’adoption plénière pour les couples homosexuels, créant de fait, une discrimination entre les enfants en raison de l’orientation sexuelle ».
Elle a aussi fait l’objet d’une plainte de la part du site anti-avortement « IVG.net », à qui elle reproche un manque d’informations et surtout l’utilisation de la pratique de la dissuasion avec des fausses informations. En mai dernier, elle avait dénoncé les remarques sexistes dont elle a été victime, lorsqu’elle était au Conseil d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines. Elle constate que la politique est « un monde pensé par des hommes pour des hommes. Beaucoup de femmes qui sont dans le monde de la politique sont des filles de parlementaires ou d’anciennes collaboratrices de parlementaires. Peu de femmes s’y imposent sans être déjà affiliées à ce monde ».
On l’aura bien compris, elle ne veut pas faire comme si de rien était. Aurore Bergé, estime qu’il existe « des valeurs qui ne sont pas négociables, des lignes rouges qui devraient être infranchissables ». Elle poursuit son explication, « pour les gens comme moi, de la droite libérale et progressiste, soit on part vers Emmanuel Macron qui nous fait beaucoup d’appels du pied et on déserte la droite, où il restera une frange de la droite plus réactionnaire et conservatrice, soit on décide de soutenir François Fillon, qui prône une droite, soutenant des idées qui ne sont pas les nôtres ».
Pour elle, les révélations concernant l’affaire François et Penelope Fillon n’ont pas été un élément déclencheur, car de toute façon « l’espoir d’avoir un mouvement au sein de la droite, qui soit libéral avec François Fillon n’est pas possible. Soit on reste planqué, soit l’on suit ses convictions ».

Crédit photo : Benjamin Seban

 

 

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