John Bercow, ex-président de la Chambre des communes, accusé de harcèlement

Celles qui ont suivi les débats autour du Brexit ne sont pas passée à côté de John Bercow et son célèbre cri « Order ». Un son rauque et tonitruant pour rappeler à l’ordre des débutés britanniques turbulents dans le brouhaha des débats. Mais selon certains experts du Parlements qui ont recueilli des accusations d’anciens collaborateurs, le personnage le plus célèbre de la Chambre des communes de ces dernières années aurait été un  « serial harceleur ».

Sa tête nous était devenue familière, presque sympathique. En France, on ignorait souvent son nom, même si on avait bien saisi son rôle : celui de maintenir l’ordre dans le turbulent parlement britannique. Mais après avoir quitté son siège en 2019, les langues se sont déliées, révélant une réputation peu flatteur de tyran avec ses collaborateurs.

John Bercow, 59 ans, aurait été « un serial harceleur » et un « serial menteur », a estimé, mardi 8 mars, ce panel d’experts chargé d’enquêter sur ces accusations et qui s’est appuyé sur les témoignages de trois anciens collaborateurs. « Comme de nombreux harceleurs, il avait ceux qu’il préférait et ceux qui étaient ses victimes », établit ce rapport qui confirme une précédente enquête parlementaire sur le sujet.

M. Bercow a qualifié le rapport de « parodie de justice et [de] honte pour la Chambre des communes ». Selon lui, le rapport parlementaire est le résultat d’un « processus prolongé, amateur et injuste qui n’aurait pas survécu à un examen minutieux de cinq minutes devant un tribunal ». « Décrire ce que j’ai vécu comme un tribunal kangourou [dans les pays anglophones, l’expression kangaroo court (ou kangaroo tribunal) désigne de façon ironique un tribunal autoproclamé, une parodie de justice] est une grossière insulte pour les kangourous », a-t-il ajouté.

Un terrible désaveu et de lourdes accusations de harcèlement pour l’une des figures emblématiques du centrisme britannique : par deux fois en 2019, il a refusé des votes à Theresa May et à Boris Johnson sur leurs accords de Brexit, en vertu du principe qu’un même texte ne pouvait être débattu plusieurs fois, s’attirant des accusations de partialité dans son camp.

Il s’est aussi attiré les reproches de conservateurs pour s’être prononcé contre une prise de parole de Donald Trump au Parlement lors d’une visite du président des Etats-Unis en 2018 et avait été critiqué pour avoir réclamé des milliers de livres pour rénover son appartement de fonction.

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