La pollution à l’origine de fausses couches ?

Une étude chinoise, publiée lundi 14 octobre 2019 dans Nature Sustainability, a révélé un lien entre la pollution atmosphérique et le risque de fausses-couches.

Tout se passe lors du développement fœtal pendant le premier trimestre de la grossesse. Une étude menée par des chercheurs chinois révèle que la pollution atmosphérique pourrait être à l’origine de complications lors de la grossesse. Pouvant aller jusqu’au risque de fausses-couches, dites « silencieuses », lors du premier trimestre.

Les fausses-couches « silencieuses », passent inaperçues dans un premier temps. La femme ne ressent aucun symptôme de la mort du fœtus et celle-ci est souvent constatée plusieurs semaines après le décès. Selon l’équipe de chercheurs, ces risques concerneraient « jusqu’à 15% des grossesses, en particulier dans les pays développés ».

Des microparticules meurtrières

A Pékin, (classée 122e ville la plus polluée au monde en 2018 par l’OMS), des tests réalisés entre 2009 et 2017, ont pu prouver que sur 255 000 femmes enceintes, 17 497 (soit 6,8%) ont fait une fausse-couche « silencieuse ». Or, leur niveau d’exposition à la pollution atmosphérique, évalué en fonction de leur domicile et lieu de travail, était particulièrement élevé.

En effet, « les microparticules (diamètre inférieur à 2,5 micromètres) seraient capables de franchir la barrière placentaire et ainsi causer des dommages irréversibles à des périodes critiques du développement fœtal. Autre explication avancée : les hydrocarbures aromatiques polycycliques, ces substances issues de diverses sources (fabrication de pneus, industrie du bitume et du goudron, pétrochimie, chauffage du bois ou au charbon, voitures, tabagisme…) sont capables de se lier à l’ADN et de le modifier », détaille le rapport.

Des recherches qui méritent d’être approfondies

Même s’il semble évident que vivre sa grossesse à l’air pur est plus safe qu’en milieu urbain ultra-pollué, cette étude mérite d’être approfondie. Il se peut, en effet, que la pollution atmosphérique ne soit qu’un facteur, parmi d’autres, expliquant ces fausse-couche. Les scientifiques doivent aussi prendre en considération les autres causes possibles : anomalies génétiques ou hormonales, malformation de l’utérus, maladies auto-immune chez la mère, anomalies dans le sperme, tabagisme, infections, etc.

Malgré tout, depuis 2014, le gouvernement chinois a mis en place des mesures pour réduire la pollution atmosphérique et il s’avère que le taux de fausse-couche à considérablement baissé.

Pour les chercheurs, ce constat conforte l’idée d’un lien de cause à effet.

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