Deux femmes pour le prix Nobel de chimie

Élues prix Nobel de chimie, la Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna, sont deux généticiennes qui ont mis au point des « ciseaux moléculaires » capables de modifier les gènes humains. Une percée révolutionnaire pour la médecine ou pour l’agriculture.

Deux généticiennes, une Française et une Américaine qui ont été distinguées par le jury à Stockholm pour leurs travaux sur le génome ce mercredi 7 octobre. Les deux chercheurs ont été récompensés pour leurs travaux sur une nouvelle technique d’édition du génome baptisée Crispr-Cas9,  qui permet éliminer et d’ajouter des fractions de matériel génétique avec une extrême précision. Un pas de géant pour la recherche sur les thérapies anticancéreuse, afin de guérir des maladies héréditaires.

Il faut dire que cette nomination n’est pas vraiment une surprise : Emmanuelle Charpentier est une véritable sommité intellectuelle dans le milieu scientifique. Voilà plusieurs années qu’elle était pressentie pour le prestigieux prix Nobel : en 2015, c’était la seule Française au palmarès 2015 de « Time » des 100 personnalités qui comptent dans le monde et la même année, elle recevait le Breakthrough Prize décerné par les fondateurs de Facebook et de Google et doté de 3 millions de dollars.

Une réussite française ?

Pour autant peut-on parler de réussite et de succès pour la recherche française ? Pas forcément. Après avoir fait toutes ses études en France, la jeune chercheuse complète sa formation aux États-Unis ou en Allemagne, d’où elle ne reviendra jamais. En cause ? Son activité de chef d’entreprise en plus de son activité de chercheuse, une double casquette quasi impossible en France selon l’éditorialiste Nicolas Beytout sur Europe 1.

Une présence dans l’hexagone d’autant plus difficile en France que le sujet de recherche d’Emmanuelle Charpentier, les modifications du génome, demeure explosif chez nous, la question des OGM étant toujours très polémique. Un prix Nobel qui questionne aussi les moyens accordés à la recherche en France. Interrogée par France 2, la nouvelle lauréate du prix Nobel a ainsi déclaré que « La France aurait eu du mal à (lui) donner les mêmes moyens qu’en Allemagne ». Et quand le journaliste l’interroge sur « son message a Fare passer aux jeunes femmes », elle répond aussitôt « J’ai un message à faire passer d’abord pour la recherche fondamentale ». Au moins les choses sont claires.

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