La chasse à la glu est désormais illégale

C’est une victoire pour les défenseurs des oiseaux : le Conseil d’État a déclaré illégale la chasse à glu.

Ce lundi 28 juin, la plus haute juridiction administrative a jugé que « cette technique de la chasse à glu ne peut être autorisée en l’état » : « Après avoir interrogé la Cour de justice de l’Union européenne, le Conseil d’État annule la réglementation française autorisant la chasse à la glu des grives et des merles, car elle est contraire au droit européen », précise la juridiction administrative dans un communiqué.

« Il n’est pas démontré que les autres oiseaux capturés accidentellement avec cette méthode le sont en faible nombre et sans conséquence grave. En outre, le fait qu’il s’agisse d’une méthode ‘traditionnelle’ de chasse ne suffit pas à justifier une dérogation », estime le Conseil d’État. 

Une décision juridique qui clôt des années de bras de fer entre les défenseurs et les contempteurs de cette méthode de chasse controversée, pratiquée traditionnellement dans cinq départements du sud-est de la France (Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Vaucluse et Var). Destinée aux grives et aux merles, elle consiste à piéger des oiseaux sur des tiges enduites de colle. 

Un mode de capture des animaux il est vrai très éloigné des valeurs de la chasse, mais attention : contrairement à ce que laissent entendre certaines associations de défense des animaux, les proies capturées avec cette méthode sont gardées en vie : les oiseaux capturés sont mis en cage et servent, en chantant, à en attirer d’autres pour les chasseurs. Mais les défenseurs de l’environnement se battent depuis des années en justice pour la faire interdire, dénonçant une méthode « cruelle » et non sélective qui conduit à la capture d’autres oiseaux que ceux visés, y compris des espèces protégées.

Les chasseurs de leur côté, arguent que les oiseaux capturés par erreur sont nettoyés et relâchés. 

Mais pour le Conseil d’État,  « ni le Gouvernement, ni la fédération de chasseurs, n’ont apporté de preuves suffisantes » permettant d’affirmer que d’autres espèces ne sont pas piégées ou que « les oiseaux capturés accidentellement ne subiraient que des dommages négligeables, une fois relâchés et nettoyés ». 

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