Eglise : une théologienne de 73 ans candidate à l’archevêché de Lyon

L’annonce est tombée ce Lundi 25 mai, Anne Soupa vient d’annoncer qu’elle se portait candidate à la direction de l’archevêché de Lyon. Son objectif : bousculer les codes et provoquer une prise de conscience devant « l’invisibilité des femmes dans l’Église catholique ». Explications.

Une candidature en dehors des codes de l’Eglise

Si vous ne savez pas exactement comment cela se passe d’ordinaire, la nomination d’un archevêque ne nécessite pas de candidature. C’est le pape en personne qui choisit parmi des noms que lui propose le Nonce apostolique à Paris autrement dit, l’ambassadeur du Saint-Siège. Seulement voilà, pour la première fois, la théologienne de 73 ans Anne Soupa s’est portée candidate à l’archevêché de Lyon. 

Depuis la démission du cardinal Philippe Barbarin en mars dernier, la place est vacante et attend d’être occupée. À l’AFP, elle s’explique : « Je vais envoyer (au Nonce à Paris) une profession de foi, un programme pour Lyon, une biographie et un communiqué de presse ». Celle qui a fondé en 2009 la Conférence catholique des baptisés francophones, un mouvement réformateur qui revendique plusieurs milliers d’adhérents, espère ainsi « une prise de conscience qu’un autre visage de l’Église est possible ». Pour rappel, aujourd’hui, aucune femme ne dirige de diocèse n’est prêtre ou même diacre. 

Pour un autre type de gouvernance de l’Eglise

Anne Soupa invite donc toutes les femmes « bridées » à « candidater partout où elles se sentent appelées ». Elle milite également pour un autre type de gouvernance de l’Eglise où tous les laïcs auraient un rôle à jouer : « Au moment où l’Eglise est dans une crise très profonde, il faut se mettre un autre schéma dans la tête ». 

D’origine parisienne, elle a vécu quatre années à Lyon et s’insurge aujourd’hui contre les abus « très graves » trop longtemps étouffés par le diocèse selon elle. Elle fait ici clairement référence à l’affaire Preynat. Cet ancien prêtre reconnu coupable pour agressions sexuelles sur de jeunes scouts entre 1971 et 1991. Cette affaire a vu le jour en 2015 et a ébranlé tout un pan de la hiérarchie catholique comme le montrent les accusations imputées au Cardinal Barbarin. Relaxé en appel, ce dernier avait été condamné l’année passée pour son silence sur l’affaire. Il a aujourd’hui démissionné de ses fonctions d’archevêque de Lyon. 

Pour Anne Soupa, « L’Eglise reste déchirée, prisonnière de ce cléricalisme », a affirmé Anne Soupa qui veut voir dans sa candidature « une main tendue » pour une certaine modernisation.

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