Margrethe Vestager, le pire cauchemar des multinationales  

Si vous ne connaissez pas Margrethe Vestager, certains grands patrons et gros actionnaires de firmes internationales, eux la connaissent. Son poste de Commissaire européenne à la Concurrence en fait une des femmes les plus puissantes d’Europe et des plus redoutées. En effet, son credo est la lutte sans merci contre les multinationales qui ne respectent pas les règles.

européennes.Elle a une allure élancée, les cheveux courts poivre et sel et malgré un beau sourire, on ressent immédiatement de l’aplomb et de la fermeté. Des qualités indispensables pour être le gendarme antitrust, et donc devoir rester intraitable face à des patrons qui n’ont pas pour habitude d’être impressionnés.Derrière cette allure, on retrouve une éducation donnée au Danemark, par deux parents pasteurs luthériens. Cette éducation, est empreinte de sobriété, de rigueur et du sens des valeurs. Le parcours scolaire et professionnel parle de lui-même. Après de brillantes études d’économie, elle rejoint le ministère des Finances. A 29 ans, elle devient la première femme ministre danoise, à 39 ans prend la tête du Parti social-libéral danois, puis à 42 ans, elle se retrouve vice-premier ministre en charge de l’Économie et de l’Intérieur. Une trajectoire fulgurante, qui la propulse à 47 ans Commissaire européenne à la Concurrence, comme on dit vulgairement « ça s’est fait ». Son ascension politique inspirera l’héroïne de la série télévisée « Borgen ».

Contre vents et marées, et surtout souvent en désaccord avec Jean-Claude Juncker, en tant que Commissaire à la Concurrence, elle va faire de la lutte contre les dérives de la mondialisation sa priorité. Elle engage une lutte sans merci contre, selon elle, les pratiques trop libérales de l’économie mondiale. Anne-Laure Delatte, directrice adjointe du CEPII explique, « Margrethe Vestager peut permettre de redonner de l’enthousiasme à des citoyens qui pensent souvent que l’Europe, c’est uniquement de la réglementation. Or, au travers de ses actions, elle démontre que l’Europe peut protéger ».

Dans la liste de ses actions les plus représentatives, on notera les amendes records, imposées aux géants du net. Au total, un montant de plus de 7 milliards d’euros, Google a par exemple écopé de l’amende la plus élevée, avec un peu plus de 2 milliards et demi d’euros. Apple a été sommé pour sa part, de rembourser 13 milliards d’euros à l’Irlande, qui lui avait accordé une fiscalité trop avantageuse.

Si elle est plutôt bien vue de notre côté de l’Atlantique, en faisant presque l’unanimité du Parlement européen, par contre son action a suscité de fortes critiques aux États-Unis. Le secrétaire au Trésor Jack Lew, l’a accusé de cibler les entreprises américaines. Les tout-puissants hommes d’affaires la nomment « le pire cauchemar des multinationales » ou « la dame de fer ».

Crédit photo : Margrethe Vestager

 

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