Ce mardi 15 décembre, Anne Hidalgo a annoncé au Conseil de Paris que la municipalité avait été condamnée à régler une amende pour ne pas avoir respecté la parité en nommant trop de femmes aux postes de direction. Une « douloureuse » de 90 000 euros, à régler au Ministère de la Fonction publique, dont la maire s’enorgueillit de payer « avec joie ». Les contribuables parisiens apprécieront.
«Cette amende est évidemment absurde, injuste, irresponsable, dangereuse. Nous devons promouvoir des femmes avec détermination et rigueur, car le retard partout en France est encore très grand. Il faut accélérer le tempo et faire en sorte que dans les nominations il y ait plus de femmes que d’hommes» : interrogée sur l’amende infligée par l’État à la mairie de Paris, Anne Hidalgo a décidé de faire de cette amende un argument de communication.
La municipalité a été sanctionnée pour ne pas avoir respecté la parité en nommant trop de femmes aux postes de direction. Sur les 16 postes, onze étaient occupés par des femmes et cinq par des hommes, soit 69% de salariées. La loi fixait pourtant jusqu’en janvier 2019 une représentation d’au moins 40% pour chaque sexe.
Une loi servant à promouvoir les femmes dans le monde du travail, que la mairie devait – on l’espère – très bien connaitre. Erreur des équipes municipales ? Stratégie de communication pour mettre en scène sa politique en faveur des femmes ?
90 000euros d’amende
Cela fait cher le coup de coup de com : 90 000 euros, que la mairie devra régler au ministère de la Fonction publique. Le premier édile a annoncé d’ailleurs qu’elle mettrait en scène médiatiquement le règlement de cette amende, en se rendant à pied au ministère, accompagnée par ses «adjointes», ses «directrices» et «l’ensemble des femmes du secrétariat général». «Je proposerai bien sûr à toutes les présidentes de groupe, majorité comme opposition, de se joindre à nous si elles le souhaitent», a-t-elle indiqué. De belles images pour les équipes municipales, qui iront donner « avec joie » une somme payée finalement par le contribuable parisien.
À noter : en 2019, une dispense de pénalités a été votée pour les employeurs qui nomment trop d’hommes ou de femmes, si cela n’aboutit pas à un déséquilibre parmi les emplois concernés, ce qui concerne justement la Ville de Paris puisqu’elle compte 47 % de femmes cadres supérieures. Une disposition dont ne peut cependant pas profiter la ville de Paris, sanctionnée pour les nominations réalisées en 2018 alors que la disposition n’est entrée en vigueur que l’été dernier.