La mise en place du « reste à charge zéro » et ses conséquences

La mise en place d’une promesse de campagne d’Emmanuel Macron se précise, elle concerne le système de santé français. Plus précisément, il s’agit de ce que le président appelle le reste à charge zéro sur les lunettes, les prothèses auditives et le dentaire, qui entrera en vigueur en 2020. Le but annoncé, est de permettre aux 95 % de Français couverts par une complémentaire santé d’accéder à des prothèses dentaires ou auditives et à des lunettes intégralement remboursées.

Petit rappel, le reste à charge, c’est bien cette part qui n’est couverte ni par la Sécu ni par la mutuelle que vous avez, ou non souscrite. Si cet écart est souvent restreint, ce n’est pas le cas pour les lunettes, les audioprothèses et le dentaire, trois domaines dans lesquels les professionnels peuvent fixer librement les prix. Souvent, ce qui reste à payer est plus important que le remboursement accordé. La réforme devrait permettre de réduire drastiquement le coût de ces soins, puisqu’en théorie, il ne restera rien à payer aux Français qui ont besoin de s’équiper d’audioprothèses, de renouveler régulièrement leurs lunettes, ou encore de mieux soigner leurs dents.

Toutefois, concernant les lunettes, le choix se fera dans une limite de modèle est sur la base de tous les ans jusqu’à 15 ans, puis tous les deux ans, exception faite pour les personnes atteintes de maladies graves de la vision, qui pourront les renouveler aussi souvent que nécessaire. Pour l’audition le reste à charge zéro, va faire réaliser d’importantes économies aux Français, car la réforme instaure un reste à charge zéro pour les prothèses dont le prix ne dépasse pas 950 euros. Enfin, pour les prothèses dentaires, il y aura 3 catégories. 45 % des prothèses seront remboursées à 100 %, notamment les couronnes en métal (ou les dents non-visibles) ou en céramique (pour les dents visibles). 25 % des prothèses auront des prix plafonnés permettant une prise en charge partielle. Enfin, les 30 % de prothèses restantes ne sont pas concernées par les changements, leur prix sera toujours librement fixé par les dentistes.

Il est évident, que cette réforme va demander à tous les acteurs de la chaîne de faire des efforts. Certains vont devoir accepter de faire moins de marge sur des produits. La répartition des efforts est négociée avec le gouvernement pour encadrer les sommes à engager, et arriver à l’équivalent de 4,4 milliards d’euros de dépenses de santé par an.

Toutefois, il reste une inquiétude du côté du montant des cotisations des mutuelles. Elles risquent d’augmenter pour compenser des dépenses qui pourraient largement grimper, si de nombreux patients qui renonçaient jusqu’à présent à se faire soigner à cause du coût, se décident à le faire avec les nouvelles mesures.

Crédit photo : Daniel RENVERSEAU

 

 

 

 

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