COP20 CITES : le commerce de plusieurs espèces animales interdit ou encadré 

Lors de la COP20 CITES, qui a eu lieu du 24 novembre au 5 décembre en Ouzbékistan, des représentants de plus de 150 pays ont adopté des mesures visant à renforcer l’interdiction et l’encadrement du commerce de plus de 120 espèces animales dans le monde. Parmi les espèces protégées figurent le paresseux à deux doigts, la mygale rose, les iguanes des Galapagos, l’okapi congolais, la grenouille et le requin. Les ONG ont exprimé un sentiment globalement positif, mais font remarquer qu’il reste beaucoup à faire pour la préservation de la biodiversité.

La 20ᵉ Conférence des Parties (COP20) de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) s’est déroulée du 24 novembre au 5 décembre 2025 à Samarcande, en Ouzbékistan. Elle a rassemblé pendant deux semaines 3 400 participants, dont les représentants de quelque 150 pays – un record – et des membres d’ONG de protection des espèces animales et végétales. Lors de cette conférence, les délégations se sont accordées sur plusieurs décisions majeures en faveur de la préservation de la biodiversité et des écosystèmes. Elles ont notamment ajouté 120 animaux à la liste des espèces dont le commerce doit être interdit ou strictement encadré pour éviter leur disparition.

La COP20 CITES renforce la protection accordée aux requins et raies manta

Dans la liste des espèces dont l’interdiction de commerce comme « animaux de compagnie » – après des captures illégales dans le milieu naturel – a été approuvée par tous figurent les tortues, les iguanes de Galapagos et les oiseaux-chanteurs. Il y a également eu une unanimité sur le renforcement de la protection accordée à de nombreuses espèces de requins et de raies manta.

Désormais leur vente internationale est interdite ou strictement encadrée. Cette mesure vise plus de 70 espèces de requins, au rôle majeur pour les écosystèmes, dont le requin baleine, le requin océanique et d’autres sous-espèces braconnés pour leur huile de foie.

Les grenouilles et les girafes échappent aux divisions

L’avancée sur les requins et les raies a été obtenue grâce à l’implication déterminante de l’Union européenne, particulièrement active sur les enjeux marins. Paradoxalement, l’UE a été moins engagée sur la question du commerce des grenouilles, étant le premier importateur mondial de ces batraciens. En dépit des réticences, la COP 20 CITES a réussi à inscrire à l’Annexe II une disposition pour un meilleur encadrement.

Désormais, à l’issue d’un délai de 18 mois, les exportations devront s’accompagner de permis CITES, permettant une meilleure traçabilité et une évaluation approfondie de l’impact de ce commerce, notamment en Albanie et en Turquie. De leur côté, plusieurs pays d’Afrique ont demandé l’exclusion de nombreuses populations de girafes de l’Annexe II. Mais ils n’ont pas eu gain de cause (heureusement).

Le Sénégal échoue à faire adopter sa résolution visant à intégrer la politique « une seule santé »

Les discussions ont également été vives sur d’autres espèces emblématiques d’Afrique, telles que les éléphants et les rhinocéros. Mais d’autres espèces africaines particulièrement menacées, comme l’okapi congolais et le mangabey à ventre doré, ainsi que plusieurs vautours ont vu leur commerce international totalement interdit. Par ailleurs, la vente de reptiles et de plusieurs oiseaux fait dorénavant l’objet d’une réglementation plus stricte pour en limiter l’impact sur les populations sauvages.

On note enfin que le Sénégal a échoué, hélas, à faire valider une résolution visant à intégrer la politique « une seule santé » dans le cadre de la CITES. Adopté par l’OMS, ce concept stipule que la bonne santé des écosystèmes et celle des personnes sont liées. Dans ce cadre, lutter contre la déforestation, par exemple, protègerait la nature mais également les humains en limitant le risque d’apparition de zoonoses, autrement dit de maladies d’origine animale.

Les ONG saluent toutes un bilan positif de la COP20 CITES

À l’issue de la COP20 CITES tout le monde était quasiment satisfait, représentants de pays comme membres d’ONG. « La faune sauvage est en crise et les dirigeants mondiaux ont massivement reconnu la nécessité urgente de prendre des mesures décisives », a souligné Matt Collis, directeur des politiques internationales du Fonds international pour la protection des animaux.

Charlotte Nithart, de l’association Robin des bois, s’est félicitée pour sa part des « bonnes décisions » de la convention qui, « à la différence de sa grande sœur connue de tous, la COP sur le changement climatique, serait en partie contraignante. « Lorsqu’une espèce est inscrite sur une annexe, les pays sont tenus de respecter la réglementation », ajoute-t-elle. La Fondation 30 Millions d’Amis estime également que le bilan de la conférence est « positif et porteur d’espoir » car les mesures prises renforcent « la protection de nombreuses espèces marines, de mammifères, de reptiles et d’oiseaux, dont les populations sauvages ont longtemps subi les conséquences d’un commerce excessif et irresponsable ».

Pas encore de commentaires

Les commentaires sont fermés