Lors de la COP30, qui vient de s’achever à Belém, au Brésil, les négociateurs ont proposé un Plan d’action pour l’égalité des genres. Couvrant la période 2026-2034, ce plan vise à reconnaître l’impact spécifique des changements climatiques sur les femmes et à mettre en place des mesures pour soutenir leur financement, leur formation et leur accès à des postes de leadership. Il répond au leitmotiv selon lequel la justice climatique n’existe que si l’égalité des sexes existe également.
La 30e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique a eu lieu du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, au Brésil, à l’embouchure de l’Amazone. Elle a été marquée par un accord décevant n’incluant pas la sortie des énergies fossiles. Toutefois, il y a eu de nombreuses avancées, saluées par les organisations environnementales et les associations de défense des droits humains.
La COP30 propose un Plan d’action de Belém pour l’égalité des genres
Les négociateurs ont notamment proposé un Plan d’action de Belém pour l’égalité des genres. Couvrant la période 2026-2034, ce plan vise à reconnaître l’impact spécifique des changements climatiques sur les femmes et à mettre en œuvre des mesures pour soutenir leur financement, leur formation et leur accès à des postes de leadership. Il s’agit aussi de renforcer le cadre normatif des approches sensibles au genre dans les transitions justes, les stratégies d’adaptation et d’atténuation, ainsi que les mécanismes d’indemnisation des pertes et dommages liés au changement climatique.
« Il n’y a pas de justice climatique sans égalité des sexes »
Au cours de son intervention à la COP30, Ana Carolina Querino, Représentante par intérim d’ONU Femmes au Brésil, a déclaré qu’« il n’y a pas de justice climatique sans égalité des sexes ». En d’autres termes, on ne peut réparer les dégâts du changement climatique sans améliorer la condition des femmes à travers le monde. Les femmes constituent un maillon essentiel de la lutte climatique, mais un maillon trop souvent ignoré ou invisibilisé. Au Brésil, notamment, les femmes représentent la majorité des récupérateurs de déchets et dirigent la plupart des coopératives. Mais, elles continuent de subir la discrimination et les violences sexistes, même dans le cadre de leurs activités environnementales.
Plaidoirie à la COP30 pour plus de justice sociale pour les femmes
Pourtant, leur travail permet aux municipalités de mieux entretenir les espaces publics et de capter des tonnes de CO2 plus facilement. Ces récupérateurs féminins contribuent ainsi, de manière significative, à la réduction des dépenses publiques et à la baisse des polluants lourds présents dans l’environnement, ainsi qu’à la création d’emplois. Nanci Darcolete, une recycleuse brésilienne de 49 ans et directrice de Pimp My Carroça, une organisation qui défend les droits des récupérateurs de déchets, plaide également pour plus de justice sociale pour les femmes. Auprès de ONU Info, elle demande que le programme d’adaptation de la COP30 reconnaisse ces travailleuses comme des « actrices du changement », améliore la logistique urbaine afin qu’elles puissent œuvrer dans de meilleures conditions, et les aide à bénéficier de contrats rémunérés.
La justice climatique pourrait aussi se faire devant les tribunaux
La justice sociale pourrait aussi passer par les tribunaux, dans des pays où les gouvernants agressent délibérément la nature. C’est l’avis de Mariana Gomes, une avocate portugaise de 24 ans, qui a trouvé dans le droit « l’outil le plus important » pour lutter contre la crise climatique et soutenir les communautés en première ligne face aux catastrophes. La fondatrice et présidente d’Último Recurso, organisation à l’origine de la toute première action en justice relative au climat au Portugal, est convaincue que les procédures en justice peuvent transformer les paroles et les promesses des gouvernements en actions climatiques contraignantes. Elle pense notamment aux États-Unis, où l’administration actuelle, très climato-sceptique, se soucie peu de l’environnement.