Le Kenya lance le premier recensement de sa faune sauvage

Pour connaitre les effets du réchauffement climatique et du braconnage sur sa faune sauvage, le Kenya a lancé un vaste recensement de ses animaux.

Appuyé par des ONG, l’État kenyan s’est lancé dans un travail titanesque : recenser sa faune sauvage pour repérer les espèces en voie de disparition. Et il y a urgence : l’éléphant d’Afrique a par exemple vu sa population chuter d’au moins 60 % en cinquante ans, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature. Essentiellement réalisé par avion, ce rendement est le premier pour le pays, dont les revenus touristiques dépendent étroitement de la richesse de sa biodiversité : parcs et safaris sont un pan indispensable de l’économie kenyane.

Une grande responsabilité repose donc sur les épaules des pilotes du Kenya Wildlife Service (KWS, l’agence de protection de la faune) qui s’apprêtent à décoller d’Isiolo : éléphants, mais aussi girafes, zèbres, oryx, hippopotames… Ils devront tout compter et cartographier.

Une récolte de données plus complète que celles, souvent parcellaires, réalisées par les ONG « au sol », et qui soit permettre de construire une stratégie de long terme pour préserver cet actif d’une immense valeur, notamment touristique. Le processus permet également de mieux comprendre les comportements des animaux : où ils se nourrissent, boivent, dorment…

Un enjeu touristique pour le Kenya

Mais les premiers enseignements sont déjà inquiétants : les points d’eau se font de plus en plus rares, et les animaux se voient contraints de se rassasier de plus en plus près des zones d’activités humaines, qui s’étendent.

« Tous les corridors de la faune sauvage ont été fermés par les humains. Et maintenant les éléphants vont vouloir de l’eau, savoir où elle se trouve, sans pouvoir y aller, affirme Robert Obrein, un responsable du KWS pour la région d’Isiolo. Nous avons empiété sur des zones où nous ne sommes jamais allés avant et les chiffres augmentent. Cela signifie que dans dix ans, nous n’aurons probablement plus de faune sauvage en dehors des zones protégées. »