Une entreprise de charcuterie fait condamner l’application Yuka

Yuka devra verser 25 000 euros de dommages et intérêts à ABC Industrie, qui reproche à l’application de lui avoir « occasionné d’importants préjudices financiers et moraux, outre une atteinte grave à sa réputation ».

C’est une première qui pourrait faire date. Ce lundi 13 septembre, le tribunal de commerce d’Aix-en-Provence a condamné l’application Yuka pour « pratiques commerciales déloyales » et « trompeuses », ainsi que pour « des actes de dénigrement » à l’encontre du fabricant de charcuterie ABC Industrie. À la fin du mois de mai, le tribunal de commerce de Paris avait rendu   (FICT), dont fait partie ABC Industrie.

Située dans le département des Bouches-du-Rhône, l’entreprise commercialise une gamme de jambons cuits, mal classée par Yuka compte tenu notamment de sa teneur en nitrites. ABC Industrie accusait ainsi l’application, selon le jugement, de lui avoir « occasionné d’importants préjudices financiers et moraux, outre une atteinte grave à sa réputation », en diffusant de fausses informations sur les dangers des nitrites pour la santé des consommateurs.

Dans sa décision, le tribunal de commerce d’Aix-en-Provence condamne Yuka à verser à ABC Industrie 25 000 euros de dommages et intérêts, au lieu des 714 000 euros demandés par l’entreprise. L’application devra aussi retirer l’appréciation « risque élevé » attribué à l’additif E250 (nitrite) et supprimer toute mention précisant que les nitrites seraient « cancérogènes » ou « génotoxiques ». La société ABC Industrie a en revanche été déboutée de sa demande de suppression par Yuka des qualificatifs « mauvais » et « médiocre » attribués à ses produits concernés.

« Cette société de charcuterie vend essentiellement des produits à la coupe, ce sont des produits qu’on ne note pas dans Yuka », a réagi la cofondatrice de Yuka Julie Chapon, qui a décidé de faire appel de la décision. « Nous avons été condamnés pour préjudice moral et “réputationnel” », mais « le système de notation de Yuka n’a [toutefois] pas été remis en question », ce qui « était leur principale demande », a-t-elle ajouté.

Doit-on se réjouir de cette décision ? Rien n’est moins sûr, car elle risque de créer un précédent dangereux, compliquant la tâche des applications qui nous informent sur la qualité nutritionnelle de nos aliments du quotidien.

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