Aung San Suu Kyi convoquée devant un tribunal birman

Ce lundi 24 mai, l’ancienne chef du gouvernement civil birman était trainée devant un tribunal de Naypyidaw, la nouvelle capitale du pays. C’était sa première apparition en public depuis son arrestation lors du coup d’État militaire.

Pour la première fois depuis le coup d’État qui l’a destituée, Aung San Suu Kyi est apparue en public. Arrêtée le 1er février dernier par la junte de généraux qui s’est emparée du pouvoir, l’ex-dirigeante birmane a comparu ce lundi devant un tribunal de Naypyidaw.

Une audience durant laquelle Aung San Suu Kyi a surtout tenu à défendre avec vigueur son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), que la junte militaire menace à présent de dissoudre. «Puisque la LND a été fondée pour le peuple, elle existera tant que le peuple existera», a-t-elle déclaré, selon son avocate. Pour justifier sa prise de pouvoir, la junte avait accusé le parti d’Aung San Sur Kyi d’avoir manipulé les résultats du scrutin législatif de novembre 2020. Une élection à l’issue duquel la Ligue nationale pour la démocratie avait obtenu une large majorité des suffrages.

Il y a d’ailleurs quelques semaines, une commission électorale nommée par la junte avait déclaré les résultats invalides, affirmant également avoir rassemblé les preuves que la LND aurait  «comploté contre la loi» afin de remporter l’élection.

Des accusations largement dénoncées par les experts et les observateurs internationaux, qui pointent du doigt un prétexte de la junte militaire pour reprendre le pouvoir dans un pays qu’elle a dirigé d’une main de fer pendant des décennies. D’ailleurs, les observateurs indépendants de l’ONG Asian Network for Free Élections ont rejeté ces allégations dans un rapport publié le 17 mai estimant que la décision des militaires d’ignorer les résultats des élections était d’«indéfendable».