Cas de botulisme en France : ce qu’il faut savoir sur cette affection

Il y a quelques jours, les autorités sanitaires ont lancé une alerte sur des cas de botulisme en Indre-et-Loire, liés à a consommation de nourriture en bocal. Et ce n’est pas la première fois. Ce type d’alerte est régulièrement lancé en France depuis plusieurs années. Mais qu’est-ce que c’est cette maladie ?

Le mercredi 16 juillet, l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire a alerté sur six cas de botulisme enregistrés dans le secteur de Cholet, depuis le 7 juillet. Les premières investigations effectuées auprès des personnes hospitalisées et de leurs proches mènent sur la piste d’une consommation de gâteau à base de carottes, mises en bocal de façon artisanale. Une semaine après l’alerte, les recherches se poursuivent pour savoir combien de personnes ont mangé ce repas au sein de la sphère familiale et amicale. Mais qu’est-ce que le botulisme ?

Une affection liée au manque d’oxygène dans les conserves

Le botulisme est une maladie provoquée par l’ingestion de toxines, présentes dans des aliments contaminés par la bactérie Clostridium botulinum. Cette bactérie ne se développe qu’en l’absence d’oxygène. C’est pourquoi, elle peut se retrouver dans de la nourriture sous vide et en conserve ou des salaisons sèches. Il s’agit généralement d’aliments de production artisanale ou semi-artisanale, souvent mal conservés ou n’ayant pas bénéficié d’une stérilisation suffisante. En France, des cas sont fréquemment signalées depuis plusieurs années. En septembre 2024, notamment, cinq personnes ont été hospitalisées dans un état grave, toujours en Indre-et-Loire, à la suite d’un repas d’anniversaire comprenant des conserves de pesto à l’ail des ours.

Le botulisme mortel dans 5 à 10% des cas

Une fois la bactérie Clostridium botulinum ingérée, la personne contaminée contracte d’abord une banale infection avec des problèmes digestifs, de la nausée et de la fatigue. Puis rapidement, elle ressent une sécheresse de la bouche et une difficulté éventuellement à avaler. Peu après, apparaissent des troubles visuels et des paralysies qui peuvent s’étendre à l’ensemble du corps et atteindre les muscles respiratoires. La gravité de la maladie tient à ces paralysies nécessitant une hospitalisation. Le botulisme est mortel dans 5 à 10% des cas. Cette affection neurologique rare n’est pas contagieuse, mais n’immunise pas non plus après une première contamination (on peut être infecté plusieurs fois dans sa vie). Les symptômes durent de quelques jours à plusieurs mois.

Il existe plusieurs formes de la maladie

Chez l’être humain, on distingue plusieurs formes de botulisme selon le mode de contamination. Mais, les plus courantes sont le botulisme alimentaire (chez l’adulte), dû à l’ingestion de toxine botulique produite par Clostridium botulinum dans l’aliment ; et le botulisme infantile, causé par l’ingestion de la bactérie et/ou de ses spores. Cette dernière forme survient chez des nourrissons de moins de 12 mois en raison d’une flore intestinale incomplètement constituée ou fonctionnelle. Parmi les autres formes de la maladie figurent le botulisme infectieux, survenant chez des adultes présentant un déséquilibre du microbiote ; et le botulisme iatrogène, lié à un surdosage de toxine lors d’un traitement médical ou cosmétique (par exemple le “botox”).

Quels sont les signes de contamination au botulisme ?

Pour éviter le botulisme, inutile de se fier aux signes habituels d’aliments périmés. Comme un peu de moisi, la date de péremption dépassée de quelques jours ou encore l’odeur de pourri (les toxines à l’origine de cette maladie sont inodores et incolores). Si on peut seulement être alerté par le problème des cas groupés, il existe des signaux à prendre en compte. En premier lieu, si le couvercle de la conserve ou l’opercule de l’emballage est bombé, il faut jeter le produit même si visuellement il fait joli et ne sent pas mauvais. Ensuite prêter attention à la rouille ou aux endroits abîmés qui auraient pu altérer la stérilisation de l’objet, notamment lors de leur transport.

Comment prévenir le botulisme chez soi ?

Un troisième élément qui peut trahir la contamination d’un repas au Clostridium botulinum est le bruit. En effet, le développement de la bactérie à l’intérieur d’un contenant provoque un dégagement gazeux. Ainsi, quand on ouvre une conserve ou un bocal, on doit entendre un “psshhht” comme quand on ouvre une bouteille de coca. Si ce n’est pas le cas, il faut en jeter le contenu. Pour préserver au mieux les aliments et sa santé contre cette bactérie et bien d’autres (comme la salmonelle, la listeria ou les staphylocoques dorés), il est recommandé de vérifier la température du frigo, qui doit être entre 0 et 4 degrés, et laver régulièrement et soigneusement le réfrigérateur, au minimum une fois par mois.

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