Deux scientifiques françaises, honorées par le prestigieux prix Kavli

Il est bon parfois de mettre un petit coup de projecteur sur des personnes, qui n’ont pas pour vocation d’être sur le devant de la scène, mais qui réalisent des choses importantes. Deux Françaises, Emmanuelle Charpentier en nanosciences et Christine Petit en neurosciences, ont été récompensées par le prestigieux prix Kavli, avec 5 autres scientifiques du monde entier.

C’est exactement le but du prix Kavli. Il doit son nom à un philanthrope américain d’origine norvégienne, le physicien Fred Kavli (1927-2013). Ces prix ont été créés grâce au partenariat entre l’Académie norvégienne, la Fondation Kavli (États-Unis), et le ministère norvégien de l’Éducation et de la Recherche. Chaque prix est doté d’un million de dollars et d’une médaille en or, et s’adresse en priorité depuis 2008 aux « héros méconnus » de la recherche. C’est dans ce cadre, que cette année sont apparues deux Françaises.

La première s’appelle Emmanuelle Charpentier, elle a été récompensée en même temps que l’Américaine Jennifer Doudna et le Lituanien Virginijus Siksnys pour l’invention en 2013, de ce que l’on surnomme le « couteau suisse » de la génétique, à savoir le CRISPR-Cas9. Ce nano-outil, tiré de bactéries, permet en effet de couper l’ADN à des endroits choisis. CRISPR-Cas9, donne ainsi la possibilité de réécrire l’ADN en supprimant, modifiant ou ajoutant des gènes à la demande, et bien sûr de concevoir des organismes mutants nécessaires à la recherche. Il a pour énorme avantage d’être relativement bon marché, et facile à mettre en oeuvre. Il peut être utilisé pour guérir des maladies humaines.

La deuxième Française, se retrouve dans une équipe composée par l’Américain James Hudspeth et le Britannique Robert Fettiplace. Christine Petit partage donc le prix de neurosciences. Ils ont fait des découvertes sur les mécanismes moléculaires et neuraux de l’audition. Les trois lauréats, ont en effet utilisé des approches complémentaires pour éclairer les mécanismes par lesquels les cellules ciliées dans l’oreille interne transforment le son en signaux électriques pouvant être déchiffrés par le cerveau.

C’est une Néerlandaise Ewine van Dishoeck, qui a obtenu un troisième prix, celui d’astrophysique, pour ses travaux sur les processus chimiques et physiques des nuages interstellaires où se forment les étoiles et les planètes.

Les lauréats recevront leur médaille d’or Kavli à l’occasion d’une cérémonie présidée par Sa Majesté le roi Harald de Norvège, qui se déroulera le 4 septembre 2018, à Oslo. Le président de l’Académie norvégienne des sciences et des lettres, Ole Sejersted explique, « ces lauréats sont de véritables pionniers dans leur domaine de recherche et leurs travaux apporteront de grands bénéfices à l’humanité« .

Cela mérite bien une petite cérémonie, nombreux sont ceux qui ont eu droit à beaucoup plus, pour bien moins.

Crédit photo : Civics Arts Plaza

 

 

 

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