Hugo, ce jeune lycéen menacé de mort sur Twitter après une blague

Ce qui semblait être une trop banale histoire de cyberharcèlement est devenue suffisamment virale sur les réseaux pour déborder dans la réalité. Plusieurs membres du gouvernement ont ainsi pris le sujet au sérieux ce week-end.

« Le blasphème n’existe pas. » Ce sont les mots de Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’Égalité femmes-hommes, ce dimanche 14 avril en réponse aux nombreuses menaces de mort reçues par Hugo. « La France est une République laïque où chacun peut critiquer et se moquer des religions sans être menacé de mort pour cela !  En revanche, le cyberharcèlement en meute est puni depuis cet été par la loi » a-t-elle rappelé.

« Laissez-moi en vie »

Vendredi soir, Hugo, un jeune lycéen, avait tweeté, en réponse à un cliché du rassemblement des musulmans autours de la Kaaba, dans la grande Mosquée de la Mecque, en Arabie Saoudite : « Ptdr, y’a du monde à InZeBoite », en référence à un jeu télévisé.

Une plaisanterie qui n’est pas passée puisque le net s’est enflammé de façon extrêmement violente. Beaucoup d’internautes, dénonçant un manque de respect envers la communauté musulmane, ont pris le jeune adolescent pour cible. Depuis, nombre d’insultes et de menaces de mort lui ont été directement adressés, réclamant son nom, son adresse et des photos de lui. Quand l’établissement dans lequel il est scolarisé a été dévoilé sur le net, il a fini par céder à la peur.

Samedi matin, les menaces devenant de plus en plus violentes, il publie des excuses : « Pour toutes les personnes qui ont vu mon tweet, excusez-moi. Je ne savais pas que ça allait prendre autant d’ampleur. Encore désolée. Laissez-moi en vie » a-t-il écrit. Avant d’ajouter : « Je n’ai jamais voulu offenser quelqu’un dans ce tweet, arrêtez de vouloir la violence pour rien, il y a bien pire dans ce monde et sur Twitter ».

Ces menaces ont été signalées sur la plateforme Pharos, permettant à la police nationale de les récupérer en vue d’épingler les auteurs.

JeSoutiensHugo

Quatre ans après les attentas perpétrés au sein des locaux du journal satirique Charlie Hebdo ayant causé la mort à 15 personnes, ce n’est plus le message JesuisCharlie qui est partagé sur les réseaux sociaux, mais JeSoutiensHugo.

« Je suis de confession musulmane, et je trouve le tweet de Hugo marrant… du coup je le rt (retweete). Et ceux qui trouvent qu’il y a du blasphème dedans, qu’ils aillent voir ailleurs si j’y suis. Et même si c’était le cas, chacun est libre de ses opinions et convictions. », peut-on notamment lire parmi ses soutiens sur Twitter.

Ce que la loi dit

Maître Nicolas, dans un tweet, en soutien à Hugo, rappelle que « le blasphème a été supprimé du droit français par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, il y a 137 ans. En revanche, les menaces de violences et de mort son réprimées par la loi. ».

Si le blasphème n’existe pas dans la juridiction française, il est toujours bien présent dans certaines mœurs. Et pour continuer de faire évoluer les esprits en accord avec la foi, le philosophe Raphaël Enthoven a écrit en soutien à Hugo :

« Combien faut-il ne pas croire en Dieu pour croire qu’Il/Elle est susceptible !

Et mépriser Sa puissance pour vouloir Le/La défendre !

Le problème des intégristes n’est pas la foi, mais l’impiété.

S’ils croyaient vraiment en Dieu, ils se moqueraient des rires. »

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