C’est encore assez rare pour être noté, Danielle Simonnet, figure de la gauche radicale parisienne, se lançait sur les planches pour la première fois, non pas pour un meeting classique, mais pour un One-woman-show intitulé « Uber, les salauds et mes ovaires ». Le spectacle est tout aussi revendicatif.
Pour être très précis, Danielle Simonnet s’est lancée dans, un type de prestation entre la conférence, et le one-man-show appelé et popularisé par Frank Lepage (taper Franck Lepage sur YouTube) sous l’appellation « conférence gesticulée ». Cela donne un mélange de meeting politique, avec beaucoup d’humour et quelques effets de théâtralisation. Sur scène donc, celle qui menait la liste du Parti de gauche (PG) aux dernières municipales à Paris, et dans la salle bien sûr, beaucoup de militants du Parti de gauche et des chauffeurs de taxi.
Ils ont applaudi, quand la personnalité politique, s’est attaquée à « l’ubérisation » de la société, cette « économie collaborative » qui « vous fait collaborer avec le système pour casser vos propres droits », « le modèle du travailleur sans droit » et amène « l’appauvrissement de l’État ».
Elle a aussi mis en avant, le machisme ambiant de la politique. Pour cela, elle n’a pas eu peur d’évoquer ses « ovaires » en s’appuyant sur quelques exemples bien choisis. C’est d’ailleurs ce thème qui conclut ce spectacle de près d’1h30. Avec un slogan, « nous les femmes insoumises, on a des ovaires, mais alors balaises », amenant des rires, et une salve d’applaudissements.
Les spectateurs ont aussi bien ri, quand elle rappelle, par exemple que ses amis de l’UNEF l’appelaient « Danette la mitraillette », en raison de son débit de parole accéléré, et de sa capacité à mobiliser, (on se lève tous pour Danette, était le slogan d’une crème commercialisée par Danone).
Cependant, si le spectacle peut-être drôle, il ne s’agit pas d’être léger et inoffensif, car Danielle Simonnet reste avant tout une militante, et elle aime à rappeler, « je fais du Sartre. Un salaud au sens qu’il sacrifie l’autre à soi, à ses intérêts« .
On retrouve sur cette liste, entre autres, Thomas Thévenou, pour sa loi sur les VTC, Christophe Caresche et Catherine Troaillic, les deux députés PS, qui ont eu la mauvaise idée, d’avoir déposé un amendement excluant ainsi « les travailleurs indépendants du code du travail ». Puis ce fut le tour d’Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy et Jacques Attali, tous impliqués dans le rapport sur la libération de la croissance » du dernier nommé, à l’origine du statut d’auto-entrepreneur. Et enfin, le salaud des salauds Travis Kalanick, le milliardaire américain fondateur d’Uber.
À la sortie de la salle, pas trop de suspense, les spectateurs militants étaient conquis. Cependant, on laissera le mot, et l’hommage final à Jean-Luc Mélenchon. « Cela me coupe le souffle, a souri le candidat de la France insoumise. Jamais je ne me serai vu faire une chose pareille. C’est hors du commun ».
Crédit photo : photothèque du parti de Gauche