Après les dernières crues en France, la question de la végétalisation des villes a refait surface dans les débats sur l’urbanisation. Certaines communes comme Villeneuve-le-Roi, dans le Val-de-Marne, misent sur les espaces verts pour aspirer les fortes pluies comme de grandes éponges.
La semaine dernière, des pluies torrentielles ont noyé plusieurs villes de France, notamment dans le sud-est où des records de précipitations ont été battus. Si le réchauffement climatique y est pour beaucoup, comme l’ont suggéré le Premier ministre Michel Barnier et la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, l’urbanisation a également une responsabilité dans ces crues.
Villeneuve-le-Roi mise sur la végétalisation
En particulier l’artificialisation des terres, avec la bétonisation et la construction de surfaces commerciales sur des terrains agricoles. Ces travaux ne facilitent pas le ruissellement des eaux en cas de fortes pluies. Depuis plusieurs années, des spécialistes (hydrologues, ingénieurs environnement, etc.) alertent sur l’artificialisation des sols, un facteur aggravant du changement climatique.
Pour éviter autant que possible des inondations, certaines villes misent sur la végétalisation des espaces publiques. C’est le cas de Villeneuve-le-Roi, dans le Val-de-Marne, qui a connu plusieurs inondations ces dernières années, notamment en 2016. Cette commune lutte contre les crues en végétalisant son territoire pour désartificialiser les sols. Elle crée de nombreux espaces verts, qui servent d’éponges en cas de fortes pluies.
D’autres actions en appui des espaces verts
Villeneuve-le-Roi possède aujourd’hui trois parcs-éponges, dont le parc Paul Bert. S’il présente tous les avantages en matière d’équipement et de divertissement de la population, cet espace vert joue aussi un rôle très important dans le dispositif de prévention des inondations, en servant de bassin de rétention. En effet, il peut recueillir l’excédent d’eau en cas de fortes intempéries et ainsi limiter le risque d’inondation de la commune.
Constatant l’efficacité de ces trois premiers parcs, la mairie prévoit d’en construire six autres. Mais le dispositif de prévention des inondations ne s’arrête pas là. La ville mise sur d’autres actions comme la lutte contre la bétonisation. Elle procède par exemple au retrait du goudron de certaines zones pour laisser la place à des plantes qui absorbent l’eau, contrairement à un sol bitumé.
La végétalisation comme solution pour limiter les effets du réchauffement climatique
Villeneuve-le-Roi a en outre crée des « noues », des sortes de fossés végétalisés, ainsi qu’un rond-point désartificialisé. Parmi les autres initiatives on trouve le remplacement des revêtements en goudron par des pavés disjoints pour laisser s’infiltrer l’eau, et la pose de gazon ou pelouse absorbant l’eau comme une éponge. Si ces ouvrages ne suffisent pas à éviter des inondations, ils peuvent au moins en réduire les dégâts.
Scientifiques et urbanistes pensent qu’il faut d’autant végétaliser nos villes que le réchauffement climatique devrait s’accentuer dans les années à venir en raison de l’inaction actuelle. Même les politiques l’admettent et mettent en garde. « On doit se préparer, avec le changement climatique, à faire face à des risques et catastrophes de plus en plus souvent », a déclaré Michel Barnier la semaine dernière. Le Premier ministre a annoncé un plan d’adaptation à la situation.