Du paracétamol fabriqué à nouveau sur le sol français ?

La crise sanitaire a-t-elle servi d’électrochoc ? Les pénuries de masque et de médicaments au début de la pandémie de Covid-19 ont alimenté la polémique autour de la désindustrialisation de la France et la perte de notre appareil productif stratégique. Pour corriger cette tendance qui dure depuis 30ans, le gouvernement et le Président de la République Emmanuel Macron se sont engagés il y a un an sur le rapatriement de certaines productions, notamment en termes de médicaments et plus particulièrement de paracétamol.

En 2008, le dernier site français à produire du paracétamol avait été fermé. Mais ce mardi 29 juin, le sous-traitant pharmaceutique Segens a  annoncé qu’après une parenthèse de quinze années après, la France va recommencer à fabriquer cette molécule sur son sol dès 2023.

Une nouvelle usine Segens sera créée à Roussillon en Isère, pour produire 10 000 tonnes de paracétamol. Une usine qui avait d’ailleurs été le dernier site en France à produire de la fameuse molécule, avant d’être fermée en 2008 par son propriétaire d’alors, le groupe chimique Rhodia.

Leader mondial de l’aspirine, Seqens est aussi un important fabricant de paracétamol avec deux usines en Chine. Le groupe souligne que sa future usine sera cinq à dix fois moins polluante que les usines existantes de paracétamol.

Cette production production sera absorbée par les groupes pharmaceutiques Sanofi (marque Doliprane) et Upsa (marque Efferalgan), qui jusqu’à présent se contentaient de conditionner en France le principe actif de ce médicament, importé d’Asie.

En novembre, Seqens avait annoncé vouloir consacrer 65 millions d’euros à la production, en France, de cinq autres molécules entrant dans la composition de médicaments ayant fait défaut pendant l’épidémie de Covid-19.

Citée dans le communiqué de Seqens, la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher s’est félicitée de cet investissement qui permet de « renforcer la résilience de nos capacités de production de produits de santé et assurer ainsi la souveraineté sanitaire de l’Union européenne »

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