Netflix à l’origine de la baisse du taux de natalité américain ?

Selon une vaste enquête lancée par le Wall Street Journal, la baisse du taux de fécondité aux États-Unis pourrait être corrélée à l’explosion des visionnages sur les plates-formes de streaming et plus particulièrement sur Netflix. 

Être trop pris par une scène d’action, vouloir regarder une série jusqu’à épuisement pour connaître la fin plus rapidement ou encore s’endormir devant un épisode… et si l’addiction aux séries et aux plateformes de streaming avait un lien avec la baisse du taux de natalité aux États-Unis ? 

100 000 bébés de moins en un an

Selon les chiffres de l’institut General Social Survey publiés à la fin du mois de mars, 28% des hommes interrogés déclarent ne pas avoir eu de relation sexuelle pendant l’année écoulée. Pour les femmes, le chiffre est de 18%. Parallèlement, on constate également une chute du taux de natalité avec environ 3,8 millions de bébés nés en 2017, soit 100 000 de moins qu’en 2016. 

Pour expliquer cette baisse, différentes causes sont avancées : crise économique, effet Tanguy mais l’une des raisons pointées par l’institut Survey Monkey pour le journal The Wall Street Journal pourrait ne pas être si surprenante. Selon son sondage, un adulte sur quatre qui se dit en couple choisirait de regarder une série plutôt que de faire l’amour ! Chez les Américains de 18 à 38 ans, ce pourcentage grimpe même à 36%.

« L’un de nous finit toujours par s’endormir »

Ce qui devient encore plus alarmant, c’est que cette proportion ne faiblit pas, même chez les couples désireux d’avoir un enfant : « L’un de nous finit toujours par s’endormir », ou encore « Quand il a commencé à lui faire des avances, elle a hésité, puis a continué de regarder l’écran » peut-on lire dans les témoignages de couples recueillis par le journal. Selon une étude réalisée par le statisticien David Spiegelhalter, en 1990 les couples faisaient l’amour en moyenne cinq fois par mois, chiffre qui chute à 4 en 2000 et à 3 en 2010. En cause, selon lui : l’hyperconnectivité, les écrans, les séries et autres réseaux sociaux.

L’absence de publicité mise en cause 

L’un des facteurs pourrait être l’absence de publicité au sein même des plateformes de streaming payantes comme Netflix, Amazon, Hulu ou HBO. Comme le précise le docteur en psychologie Jean Twenge au WSJ : « Il n’y a pas de publicité, moment où vous pourriez regarder votre partenaire et lancer « Ma chérie tu es très jolie ce soir » ». Ces études mettent bien en avant l’importante addiction des nouvelles générations pour les écrans et par là même, ses conséquences.