Pour ses 350 ans, l’Opéra dévoile une exposition exceptionnelle consacrée à l’histoire du costume 

Si pour vous, l’Opéra rime avec velours, damas et budgets faramineux en ce qui concerne les costumes, il n’en est plus rien ! De nos jours les vêtements de scène sont de plus en plus fabriqués à partir de fripes et autres pièces de couture ou de prêt-à-porter. C’est ce que souhaite démontrer l’exposition « Habiller l’Opéra » consacrée à l’histoire du costume dans ce théâtre.

Comme l’explique Martine Kahane, historienne de l’art et l’une des commissaires de l’exposition : « Aujourd’hui, c’est la mode du vous et moi. Regardez le métro c’est extrêmement théâtral : les sweats, les baskets, la casquette… c’est dessiné, ce n’est pas n’importe quoi. Nos T-shirts et nos rayures débarquent sur scène ! » Un militaire représenté sur scène, « avant c’était des épaulettes, des galons dorés. Qu’est-ce que vous faites pour les jeunes générations ? Une tenue de para », poursuit-elle à nos confrères de l’AFP. 

Une modernisation dans les achats des pièces

Seulement voilà, avant de puiser dans les vêtements du quotidien, le costume de scène a connu divers transformations et changements depuis l’inauguration du Palais Garnier en 1875. Cette exposition nous présente ces multiples courants esthétiques jusqu’aux méthodes et aux choix d’aujourd’hui. On peut donc apercevoir des uniformes de policiers antiémeutes pour les « Indes galantes », opéra-ballet de Rameau composé en 1735, à l’affiche en septembre. Comme le raconte Christine Neumeister, directrice des costumes de l’Opéra de Paris : « Depuis qu’il y a du contemporain, on chine dans les friperies, on achète parfois au kilo ». 

Des budgets réduits et des mises en scène modernisées

Avec la multiplication des productions et l’ouverture de l’Opéra Bastille en 1989, les budgets se sont également réduits et les mises en scène et décors se sont modernisés. Comme le précise Mme Neumeister : « Le fait de puiser dans le vestiaire contemporain présente aussi l’avantage de créer un univers spécifique pour le spectacle voire de “moderniser” des œuvres du 18e siècle ». Elle ajoute « Dans les années 80, quand j’ai commencé ma carrière il y avait beaucoup plus d’argent, on pouvait passer plus de temps, coudre à la main. Aujourd’hui on aurait du mal à imaginer les somptueuses productions de cette époque. Mais “les contraintes stimulent souvent la créativité” et les petites mains des ateliers sont polyvalentes. »

Cette exposition se tient à l’Opéra de Paris jusqu’au 3 novembre. Révélatrice des évolutions de l’Opéra, qu’on s’en réjouisse ou non… à ne manquer sous aucun prétexte !