Taper « lesbienne » sur Google n’enverra plus systématiquement sur du contenu pornographique

Après une grande pétition lancée sur le net, le célèbre moteur de recherche, Google, a fini par modifier son algorithme. Depuis, taper le mot « lesbienne » dans la barre de recherche n’enverra plus les internautes sur des sites pornographiques destinés à un public averti de plus de 18 ans.

Jusqu’au 18 juillet, entrer le mot « lesbienne » dans la barre de recherche de Google dirigeait automatiquement les internautes sur des sites et contenus à caractères pornographiques. Depuis que Google a modifié son algorithme c’est une expérience qui ne se reproduira plus. A défaut de vidéos et images à caractères sexuels, l’utilisateur aura accès à du contenu informatif. Le premier site affiché est la page Wikipédia « Lesbianisme ».

Il n’y a pas de petite victoire

Ce qui semble être un petit pas pour notre société est une grande victoire pour les associations LGBT. En premier chef le groupe SEOLesbienne, dont le compte Twitter #SEOLesbienne militait pour « améliorer le référencement du mot #lesbienne sur Google ». Rappelons qu’un système d’algorithme détermine et optimise les résultat des recherches sur les moteurs de recherche. Cette politique de référencement de Google fait que le contenu jugé le plus pertinent pour l’utilisateur remonte plus haut dans les résultats en fonction des pages les plus recherchées.

Cela faisait quelques années que des sites spécialisés luttaient pour que Google modifie cet algorithme. Numerama a notamment dénoncé à plusieurs reprises le « tabou » engendré par ce terme. « Le fait de ne trouver que de la pornographie sur le référencement Google, ça a forcément un impact néfaste sur le construction de son identité et la construction de son orientation romantique », avait expliqué à FranceTV, Fanchon, cyber-activiste à la tête de SEOLesbienne.

Discrimination ordinaire

Une discrimination « ordinaire » à l’égard des femmes homosexuelles, puisqu’à titre de comparaison, le mot « gay » renvoie lui depuis déjà bien longtemps vers une page Wikipedia et de nombreux articles de presse traitant les questions liées au terme. Par ailleurs, associer le mot « lesbienne » à « porno » peut inconsciemment pousser à associer les femmes à l’idée d’objet du désir sexuel. Transformée en fantasme malsain, la femme homosexuelle (et la cause qu’elle défend) est ainsi objectivée et invisibilisée.

Malgré cette modification capitale, le même mot tapé dans l’onglet « Vidéo » continue de donner immédiatement accès à du contenu pornographique – alors que le mot « gay » renvoie, lui, à des vidéos d’actualité sur le militantisme homosexuel. Google devra donc encore régler quelques « détails » techniques…