Alors qu’elle n’a pratiquement jamais posé de problème ou soulevé des questions pendant des décennies, la fête des mères fait aujourd’hui l’objet de critiques de la part des progressistes. Certains estiment que cette journée ne célèbre pas la femme pour ce qu’elle est vraiment, mais la femme selon la société patriarcale. D’autres estiment que le concept est devenu désuet avec la parentalité queer.
En France, la fête des mères a lieu cette année le 25 mai. À l’approche de cette date, les vitrines s’ornent de fleurs (rose, orchidée, pivoine, hortensia, iris, œillet…), de bijoux artisanaux, de robots de cuisine, de carte de vœux et de mug “meilleure maman du monde”. Ceux et celles qui ont encore leur mère en vie se ruent sur ces articles pour lui faire une surprise. On prépare aussi sûrement des déclarations d’amour, du type « Je t’aime maman », pour le jour-j.
La fête des mères n’a plus le même sens pour tout le monde
Pour la majorité d’entre nous, la fête des mères est une journée créer pour honorer celle qui nous a donné la vie, qui nous a allaités, qui a changé nos couches et nous a éduqués jusqu’à ce que nous devenions autonomes. Même devenus adultes et parents à notre tour, elles continuent de nous prendre pour des bébés et de nous protéger, même au prix de leur vie. C’est pour célébrer ces êtres formidables que la fête des mères a été instituée…en tout cas pour la plupart d’entre nous.
La fête des mères célèbre la maternité silencieuse et invisible
En effet, de plus en plus de personnes, en particulier des féministes, remettent en cause le concept. Selon ces progressistes, la fête des mères n’a pas été inventée pour célébrer la maternité et la femme pour ce qu’elle est vraiment, celle qui donne la vie, mais pour fêter uniquement la natalité et perpétuer une vision patriarcale de la femme. En effet, cette journée célèbrerait une maternité silencieuse et invisible. Elle ferait la promotion de la mère-sacrifice, qui donne tout, sans penser à elle, afin d’assurer la descendance de l’homme.
Il faut « tuer » la femme « traditionnelle », bête de somme du petit prince
Si elle ne perd pas la vie lors de l’accouchement, la femme s’occupe généralement seule de l’enfant. Elle est même parfois contrainte de sacrifier son travail et ses loisirs pour s’occuper du nouveau-né et de la maison. Pendant ce temps, le père, lui, peut vaquer tranquillement à ses occupations. Il ne porte pas la charge mentale et physique induite par la naissance d’un enfant. C’est le petit prince de la maison, et la mère la bête de somme. Les féministes appellent donc à aller au-delà de la célébration de la maternité, en « tuant » la femme « traditionnelle » et en donnant vie à la femme moderne (mère ou pas), indépendante et libre.
Un appel à étendre le concept à toutes les figures d’attachement
Outre les féministes, la communauté LGBTQ+ appelle aussi à repenser la fête des mères. Si intrinsèquement être mère signifie enfanter, cette catégorie de citoyens estime que la maternité ne se limite pas qu’à donner la vie, mais également à en prendre soin. Rejetant une vision genrée et hétéronormée de la famille, elle promeut un élargissement du concept aux couples homosexuels, trans et autres. Plus encore, certains individus souhaitent une extension à toutes les figures d’attachement. Par exemple la tata, la meilleure amie et même le tonton…
La fête des pères remise en cause comme la fête des mères
D’autres personnes proposent qu’on transforme cette fête des mères en « la Journée des gens qu’on aime ». Mais Saint-Valentin existe pour cela. Il faudrait simplement revoir la notion de « mère » pour qu’elle se conforme aux évolutions de nos sociétés. De toutes les façons, chacun fait ce qu’il veut de cette journée. On peut bien considérer qui on veut comme sa mère tant que cette personne assume le rôle de maman, un rôle d’ailleurs devenu flou. La même problématique se pose pour la fête des pères. Le père n’est plus uniquement celui dont les spermatozoïdes ont fécondé l’ovule, mais celui qui s’occupe de l’enfant. Et cela n’a rien à voir avec la figure paternelle.