Elnaz Rekabi, déjà un symbole

C’était une icône sportive, elle devient un symbole politique : Elnaz Rekabi a été accueillie à Téhéran par une foule nombreuse après son retour des championnats d’escalade d’Asie, où elle a participé sans porter son voile. 

La loi islamique iranienne est formelle : Les femmes iraniennes sont tenues de couvrir leurs cheveux avec un hijab et leurs bras et jambes avec des vêtements amples et les athlètes féminines doivent également respecter le code vestimentaire lorsqu’elles représentent officiellement l’Iran lors de compétitions à l’étranger.

Mais en ne portant pas son hijab lors de l’escalade d’un mur le 16 octobre dernier – alors que l’Iran est en proie a une révolte contre le régime des mollah et sa police des moeurs – Elnaz Rekabi a envoyé un message politique fort.

Fort, mais risqué : durant deux jours suivant cet incident, la famille de l’athlète iranienne a affirmé que celle-ci était introuvable. Aurait-elle subie des pressions ? Sur sa première publication Instagram publiée après l’événement, l’athlète s’excuse de son geste, expliquant qu’il ne fallait pas voir une revendication politique dans ses cheveux découverts et que son hijab était tombé par inadvertance. 

« En raison d’un mauvais timing, et de l’appel imprévu pour que je grimpe sur le mur, mon couvre-chef s’est détaché par inadvertance », a-t-elle expliqué. Elle a répété ces propos dans une brève interview accordée aux médias d’État à son arrivée à Téhéran, ajoutant qu’elle se sentait « tendue » à l’idée de rentrer chez elle.

Mais hier, c’était une foule nombreuse à l’aéroport de Téhéran qui a accueilli la grimpeuse iranienne, considérée comme une « héroïne » par beaucoup pour avoir participé à une compétition les cheveux découverts. Sa famille l’a accueillie à l’aéroport, où elle a été embrassée et où on lui a remis plusieurs bouquets de fleurs. Des vidéos diffusées sur les médias sociaux montrent des centaines de supporters applaudissant et scandant « Elnaz est une héroïne » à son arrivée.

Incontestablement, Elnaz Rekabi est un nouveau symbole des protestations menées par les femmes en Iran. Mais l’inquiétude demeure vive sur la destinée de la jeune fille, car beaucoup craignent son arrestation par le régime musulman. 

Par le passé, des athlètes iraniennes ayant participé à des compétitions à l’étranger sans porter le hijab ont déclaré avoir été contraintes par les autorités à présenter des excuses similaires. Certaines ont décidé de ne pas retourner en République Islamique d’Iran.

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