Smartphones : faut-il se munir d’accessoires anti ondes ?

Problèmes de mémoire, maux de tête fréquents, infertilité… les ondes émises par nos téléphones portables sont de plus en plus redoutées et combattues. Il existe pourtant des solutions pour s’en défaire : les accessoires anti ondes. Info ou intox ? 

C’est un marché florissant. Actuellement, des dizaines de produits différents sont vendus avec une seule et même promesse : lutter contre les ondes émises par nos téléphones portables.  Patchs à coller à l’arrière de son mobile ou vêtement dits « protecteurs », ils sont nombreux à prétendre répondre à cette peur des ondes. 

Des ondes « peut-être cancérigènes »

Classées comme « peut-être cancérigènes »  pour l’humain par l’OMS, les ondes électromagnétiques font l’objet de nombreuses craintes. Depuis les années 1990, les pays européens ont instauré des limites d’émissions d’ondes par nos mobiles, dans le but de contenir notre exposition. Seulement voilà, ces précautions ne suffisent pas forcément à rassurer les populations. 

Moyennant une trentaine d’euros, vous pouvez désormais coller des matchs « anti-ondes » à l’arrière de votre mobile. Ils permettraient de stopper une grande partie des ondes et la plupart des fabricants promettent des baisses d’exposition de 60% à 70% par rapport au débit d’absorption spécifique (DAS), la limite légale basée sur le niveau maximal d’émission d’un smartphone.

Des accessoires contre-productifs 

Ce que les utilisateurs ne savent pas forcément, c’est que plus un mobile capte mal, plus il sera dans l’obligation d’émettre un nombre important d’ondes. Or, dans l’immense majorité des cas, les utilisateurs passent leurs coups de fil dans des environnements où le signal 3G ou 4G est plutôt bon, ce qui permet au niveau d’émission de baisser drastiquement. Dans un « bon » environnement, un smartphone émet en moyenne 32 000 fois moins d’ondes que dans des conditions difficiles. Ainsi, sans même l’utilisation d’un patch, lorsque la qualité du réseau est acceptable, le niveau d’émission des ondes chute naturellement. 

Autre désavantage pointé par un rapport publié en 2013 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), ces patchs ou coques anti-ondes ont tendance à bloquer le signal… et à rendre les téléphones presque inutilisables et surtout dans l’obligation d’émettre encore plus d’ondes. « La capacité en réception de l’appareil est très limitée, rendant difficile, voire impossible, la réception des appels (comme si l’appareil était éteint) et occasionnant une importante consommation de la batterie » note ainsi l’ANSES.

« Les protections qui modifient les performances radioélectriques des téléphones mobiles, en dégradant par exemple les capacités de réception, risquent, dans des conditions d’utilisation réelles, d’augmenter le niveau d’exposition de l’utilisateur » conclut l’ANSES. En clair, si vous voulez réduire votre exposition aux ondes électromagnétiques, la solution la plus simple et la moins coûteuse reste pour l’instant l’utilisation des kits mains libres et le mode « avion » dès que vous n’avez pas besoin d’utiliser votre téléphone portable.

Ou mieux encore : se passer le plus possible de son smartphone. Mais ça, c’est une autre affaire…