Connaissiez-vous Kiraz, le dessinateur attitré des Parisiennes ? 

Kiraz. Son nom n’est malheureusement inconnu du grand public, et pourtant vous avez certainement déjà dû voir ses dessins. Décédé à l’âge de 96 ans, cet autodidacte est renommé pour ses silhouettes féminines, caractéristiques des Parisiennes. 

C’est par le biais d’un communiqué de presse que nous avons appris la nouvelle. Mardi 11 août 2020, Edmond Kirazian « s’est éteint sereinement au petit matin de ce mardi 11 août 2020, dans son appartement parisien du VIe arrondissement de Paris qu’il aimait tant ». Une triste nouvelle pour sa famille, pour le monde du dessin et pour les parisiens. 

Une carrière de dessinateur sans formation artistique


À l’origine, Kiraz n’a pas de formation artistique. Il commence sa carrière à l’âge de 17 ans en tant que dessinateur de presse politique et caricaturiste en Égypte. Comme il l’explique dans une interview en 2001, « J’ai toujours dessiné. Je n’ai jamais fait d’études artistiques, jamais ! D’ailleurs, je trouve que cela coupe tout ! ». 

« Les Parisiennes sont des libellules »

C’est à l’âge de 22 ans que le jeune homme s’installe à Paris et qu’il devient éperdument amoureux des Parisiennes. Toujours dans la même interview, il explique sa fascination : « En Égypte où je suis né, il y avait autour de moi des femmes grassouillettes. Et puis, tout d’un coup, à Paris, je vois des… libellules ! ». Il entame alors une collaboration avec le journal La Bataille puis L’Intransigeant et Ici-Paris. Lui vient alors cette passion pour les croquis mondains.

Un lancement grâce à Marcel Dassault

La chronique des Parisiennes naît en 1959, grâce à la sollicitation de Marcel Dassault qui dirige alors l’hebdomadaire Jours de France. Il demande à Kiraz de réaliser chaque semaine deux pages de dessins humoristiques. Le dessinateur s’emploie alors à observer les Parisiennes, les jeunes femmes qui passent dans la rue lui donnent directement l’inspiration. Sous son crayon, il relate les changements de la mode et les évolutions féminines. « Il était rivé à sa table à dessin, expérimentant les harmonies de tons, cherchant toujours la délicatesse chez la jeune femme alors qu’il affublait ses sujets masculins d’allures gauches » se rappelle sa famille. 

À la mort de Marcel Dassault, son partenariat avec Jours de France s’arrête et il devient dessinateurs pour le magazine Playboy, suite à la demande d’Hugues Hefner. Grandes marques de luxes, agences de publicité, magazines nationaux et internationaux se disputent sa plume. 

Vers une prochaine rétrospective Kiraz ?

En 2008, le musée Carnavalet avait décidé de lui dédier une exposition de plus de 130 de ses dessins. Il n’y a plus qu’à espérer qu’une nouvelle rétrospective voie le jour dans les prochains mois !

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