Tunis : le nouveau maire de la ville est une mère de famille

Le nouveau « cheikh de la médina », autrement dit maire de Tunis est une femme, elle s’appelle Souad Abderrahim. Elle vient de profiter des premières élections municipales démocratiques pour accéder à ce poste. Si son élection est symbolique, elle n’est pas la seule, car ces élections ont confié le pouvoir local à de nombreuses femmes.

Cette gérante d’une entreprise pharmaceutique, a profité comme bien d’autres, d’une loi très stricte sur la parité. Ainsi, l’Instance indépendante électorale (Isie) estime que 47 % des élus sont des femmes, dont 573 sont têtes de liste (soit 29,5 % du total). Des constatations reprises par l’ONG Al Bawsala, qui a noté que sur les 270 conseils municipaux investis mardi soir, 53 étaient présidés par des femmes, soit environ 20 %. A titre de comparaison, l’association des maires de France compte 16 % de maires femmes dans l’Hexagone. Ces élections sont aussi le symbole d’une volonté de décentralisation. Il faut bien avouer, que jusqu’ici les municipalités étaient peu autonomes et fortement dépendantes d’une administration centrale, souvent clientéliste.

Concernant, Souad Abderrahim, à 53 ans, elle se définit comme indépendante, mais elle a une longue implication dans le Parti d’Ennahdha. Cette militante durant ses années universitaires, a siégé au sein du bloc du Parti islamiste à l’Assemblée constituante de 2011 à 2014. Elle apparaissait alors plutôt comme une « moralisatrice ». Elle avait ensuite quasiment disparu du paysage politique, jusqu’aux municipales du 6 mai. Elle a réussi à profiter d’un deuxième tour boycotté par certains élus de gauche et du centre. Sa nouvelle position d’indépendante a attiré ceux qui ont refusé de voter pour l’un ou l’autre des deux Partis omniprésents, Ennahda et Nidaa.

Les détracteurs de Souad Abderrahim, lui reprochent tout de même sa grande proximité avec Ennahdha, qui se définit maintenant comme un Parti « musulman démocrate » et voit dans son élection un « trompe l’œil » mis en place pour moderniser son image.

De son côté, Souad Abderrahim déclare, « j’offre cette victoire à toutes les femmes de mon pays, à toute la jeunesse et à la Tunisie« .

Crédit photo : Collège of Europe

 

 

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