Tennis : la WTA renforce son engagement en faveur de la maternité

La WTA, l’organisation qui régit le tennis féminin, veut préserver la fertilité des joueuses. Elle a annoncé mercredi protéger désormais le classement des athlètes souhaitant mettre leur carrière entre parenthèses pour congeler ovocytes et embryons. Cette mesure, jusqu’alors réservée aux athlètes enceintes, constitue une avancée majeure dans la quête de la maternité.

La Women’s Tennis Association (WTA), l’organisation qui régit le tennis féminin, renforce son engagement en faveur de la maternité des athlètes. Elle a annoncé, le mercredi 11 juin, l’entrée en vigueur d’une nouvelle règle de protection du classement des sportives souhaitant effectuer une procédure de préservation de la fertilité.

La WTA a déjà pris cette disposition pour les athlètes enceintes

Avec cette mesure, les joueuses de tennis désirant mettre une pause dans leur carrière pour congeler et conserver des gamètes, embryons ou tissu ovarien, pourront désormais bénéficier d’un classement protégé le temps de leur absence. Ce classement protégé est un dispositif qui permet aux athlètes de conserver leur ancien classement durant une absence longue durée. Il profite déjà aux joueuses enceintes ou victimes d’une blessure d’au moins six mois.

Un rang établi à partir de la moyenne du classement WTA sur les 12 semaines précédant la pause

La WTA précise que la procédure de protection de la fertilité concerne les tenniswomen classées de 1 à 750 en simple ou en double et qui passent au moins dix semaines consécutives hors compétition. Comme c’est déjà le cas pour les athlètes enceintes ou blessées, leur place dans la hiérarchie à leur retour sera basée sur la moyenne de leur classement WTA sur les 12 semaines précédant leur pause. C’est avec ce rang qu’elles prendront part aux tournois WTA 500, 250 ou 125.

« C’est une véritable innovation »

Avec cette nouvelle règle, les joueuses peuvent désormais prendre du temps, loin du tennis professionnel, pour leur procédure de préservation de la fertilité. C’est une grande avancée et elles l’ont saluée à juste titre. À l’image de l’Américaine Sloane Stephens, vainqueure de l’US Open 2017. « C’est une véritable innovation qui permettra à cette génération et aux futures générations de joueuses de continuer à pratiquer le sport qu’elles aiment sans avoir à faire de compromis », s’est-elle réjouie. L’actuelle 32e joueuse mondiale s’est dit « incroyablement fière que [son] sport reconnaisse l’importance des traitements de fertilité pour les athlètes féminines ».

La WTA a consulté plusieurs athlètes féminins avant de prendre cette décision

Sloane Stephens a profité deux fois de l’intersaison pour réaliser une procédure de congélation de ses ovocytes, alors que dorénavant les joueuses n’auront plus à atteindre ce moment et à stresser. Elle confie en outre s’être impliquée dans l’établissement de la nouvelle mesure. En effet, la WTA a consulté plusieurs athlètes féminins avant de prendre cette décision. « Avoir le classement protégé, qui fait que les joueuses ne se sentiront pas forcée de revenir le plus tôt possible et de risquer leur santé, est la meilleure chose possible », ajoute Sloane Stephens.

Les sportives ont souvent des problèmes de maternité 

Notons que la WTA a annoncé en mars dernier la création d’un congé maternité rémunéré jusqu’à douze mois pour les joueuses, en partenariat avec le fonds public d’investissement saoudien (PIF). La mise en place du classement protégé pour les athlètes désirant conserver des ovocytes vient donc renforcer la pratique du sport professionnel chez les femmes. Celles-ci peuvent parfois voir leur fertilité affectée par une activité physique de haute intensité, à cause des signes d’aménorrhée (absence de règles) qui réduisent la capacité hormonale de la femme. Face à ce problème, la préservation de la fertilité reste la meilleure alternative pour entamer plus tard le projet de maternité.

Pas encore de commentaires

Les commentaires sont fermés