Dans un monde de plus en plus clivant, toute prise de position, même nuancée, est désormais immédiatement catégorisée. J.K. Rowling, l’autrice britannique à l’origine de la saga Harry Potter, en fait les frais. Alors que la romancière se présente comme une féministe, elle est régulièrement accusée de transphobie parce qu’elle demande de distinguer les femmes biologiques des hommes se proclamant comme tel ou devenus femmes en apparence par la force du bistouri.
J.K. Rowling, l’écrivaine britannique à l’origine de la célèbre saga « Harry Potter », a annoncé fin mai sur son compte X la création d’un fonds privé, le J.K. Rowling Women’s Fund (JKRWF), pour financer des procédures juridiques promouvant une définition biologique du genre. L’autrice souhaite précisément soutenir financièrement les personnes et organisations qui luttent pour le maintien des droits des femmes fondés sur le sexe biologique, dans le milieu du travail, la vie publique et les espaces féminins protégés.
Un mouvement de boycott de la romancière écossaise
Si ce combat est noble, à une époque où la femme retrouve enfin peu à peu ses droits après des siècles de domination totale des hommes, il a pourtant provoqué des critiques de la part de certaines gens se revendiquant d’Harry Potter, des « Potterheads ». Pour ces personnes, le fonds annoncé par J.K. Rowling ne servira qu’à renier l’identité féminine à des femmes transgenres et les exclure d’espaces spécifiques. Leurs critiques s’inscrivent dans un mouvement de boycott de la romancière écossaise depuis qu’elle a tenu des propos durs envers les personnes trans.
J.K. Rowling se bat pour protéger les droits des femmes de naissance ou biologiques
En effet, depuis plusieurs années, J.K. Rowling se bat pour protéger les droits des femmes de naissance ou biologiques, aujourd’hui appelées femmes cisgenres après le passage du wokisme. Elle se bat parallèlement pour que les femmes transgenres (nées dans un corps d’homme) ne soient pas considérées comme des femmes à part entière (ce qui est normal). La romancière est d’accord que ces personnes gardent leurs droits, mais que ceux-ci n’empiètent pas sur les droits des femmes de naissance comme on le voit dans les sports. Aujourd’hui certains ne s’offusquent pas de voir des athlètes transgenres remporter des trophées dans les catégories femmes. Ce qui est scandaleux.
J.K. Rowling milite pour exclure les hommes devenus femmes des compétitions féminines
Les sportives nées femmes trouvent cela injuste et pensent qu’un mouvement insidieux masculiniste veut leur arracher le peu de joie qui leur reste encore. Et à juste titre. J.K. Rowling milite ainsi pour exclure ces hommes devenus femmes des compétitions féminines. Ce n’est pas de la discrimination, mais une volonté de protéger le sport féminin et d’instaurer l’équité. Pour l’écrivaine britannique, une femme transgenre reste un homme, puisqu’elle ne peut pas par exemple avoir ses mensurations, une caractéristique de la femme. Dans cet ordre d’idée, autoriser l’accès à des espaces non mixtes comme les vestiaires et les toilettes reviendrait à mettre les femmes biologiques en danger ou au moins à les exposer à des pervers.
Un homme né peut devenir aujourd’hui une femme
Qu’on se sente femme, c’est un droit, mais vouloir s’intégrer à une catégorie à laquelle on ne devrait pas naturellement appartenir est une violation du droit d’autrui et de son intégrité. Un lion ne peut pas se proclamer gazelle et demander qu’on le place dans l’enclos des herbivores…Malheureusement, certaines personnes trouvent qu’un homme peut devenir une femme. Nous ne sommes plus dans le domaine de la biologie mais celui de l’idéologie. Et là il est impossible de raisonner qui que ce soit. J.K. Rowling, qui lutte également contre les violences conjugales, le sait pertinemment. Et elle doit s’interroger sur l’attitude de certaines gens qui se définissent comme féministes, tout en cautionnant un amalgame poussant vers plus d’invisibilisation de la femme.
J.K. Rowling continue de bien vendre
Plus que remontés, les détracteurs J.K. Rowling appellent au boycott de ses œuvres, notamment le futur remake d’Harry Potter signé HBO. À travers cette action, ils espèrent lui couper ses revenus qui lui permettent de financer son combat pour les droits des femmes biologiques et sa lutte contre l’immixtion des transgenres dans la sphère féminine, comme des loups dans la bergerie. Selon eux, continuer de consommer les œuvres de l’autrice et les produits dérivés reviendrait à encourager la transphobie. Mais les appels au boycott ne portent pas leurs fruits. Certains fans souhaitent séparer la romancière de ses œuvres, tandis que d’autres disent comprendre sa lutte. Joli pied de nez d’ailleurs, les gains financiers de J.K. Rowling ne cessent de croître et les maisons de production ignorent la polémique.