« Rouge, art et utopies au pays des soviets » : l’avis de Métropolitaine

Une fois n’est pas coutume, la rédaction de Métropolitaine est allée découvrir pour vous la nouvelle exposition phare de la capitale. « Rouge, art et utopies au pays des soviets » a déjà attiré plusieurs milliers de visiteurs, et chaque week-end, c’est parfois deux à trois heures de queue qu’il faut affronter pour pouvoir profiter de la dernière exposition du Grand Palais. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Métropolitaine « Rouge, art et utopies au pays des soviets »

Comment les soubresauts politiques au sein de la jeune Union soviétique ont-ils affecté la création artistique ? C’est le fil directeur de l’exposition, qui se déroule en deux étages distincts : le premier, qui rassemble les œuvres des premières années après la prise du pouvoir par les bolcheviks, où la fièvre révolutionnaire conduit à un bouillonnement artistique riche, parfois avant-gardiste, souvent déroutant. Les artistes s’enthousiasment et participent, avec leurs œuvres, à l’édification d’une nouvelle société. Affiches de propagandes, premiers photo-collages, peinture, sculptures : l’histoire, les tensions et les élans de cette Révolution défilent sous nos yeux.

Mais viennent ensuite les années staliniennes du second étage, où l’art est finalement de plus en plus « normé » par le politique, laissant place à des créations beaucoup plus classiques, voire kitsch. Les arts sont simplifiés, la figuration devient l’art considéré comme « le plus apte à pénétrer les masses et à leur présenter les modèles du nouvel homme social ». Les corps musclés et la pratique du sport sont mis en avant et deviennent les fondements picturaux du réalisme socialiste.

Métropolitaine « Rouge, art et utopies au pays des soviets »L’exposition s’étire donc sur une période qui s’étend de 1917 à 1953 : c’est peut-être le reproche que l’on puisse faire à l’exposition, qui semble contenir une trop courte période historique. On aurait apprécié découvrir ou redécouvrir tout l’art pictural soviétique des années 60, 70 ou 80. L’exposition paraît presque trop courte pour les immenses halles du Grand Palais, occupant régulièrement l’espace par la projection de films d’époque.

On retiendra cependant quelques œuvres intéressantes, notamment la « soviétisation » de certains tissus et vêtements (motifs avec des tracteurs agricoles, des allégories de la révolution…) et la salle dédiée aux projets architecturaux pharaoniques que les Soviétiques ambitionnaient pour Moscou.

Métropolitaine « Rouge, art et utopies au pays des soviets »

Conclusion : « Rouge, art et utopies au pays des soviets » est indéniablement une exposition originale, par son thème et les œuvres présentées. Si elle intéressera les passionnés d’Histoire, on reste néanmoins sur sa faim, et l’achat d’un coupe-file nous semble incontournable pour ne pas perdre plusieurs heures dans les files d’attente. Vous avez jusqu’au 1er juillet pour vous faire un avis !

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