Chine : « selfies nues » pour obtenir un crédit, les photos apparaissent en ligne

Une triste affaire met en exergue les dérives en Chine de l’énorme marché des prêts en ligne entre particuliers. Des centaines de clichés de jeunes filles chinoises nues, fournis comme garantie pour obtenir un crédit, ont fuité sur internet dévoilant l’intimité d’au moins 167 femmes.

Au centre de cette affaire, la plateforme internet Jiedaibao, celle-ci lancée en 2015, permet aux prêteurs et emprunteurs, tous des particuliers, de définir le montant et le taux d’intérêt des crédits. Ce site est souvent utilisé sur internet par des particuliers qui ont essuyé un refus de la part d’une banque. Jiedaibao, autorise les prêteurs à rester anonymes, mais exige des emprunteurs qu’ils fournissent leur véritable identité.

Tout dérape, lorsque les prêteurs pour minimiser les risques de non-remboursement, exigent des jeunes femmes de fournir des « selfies » d’elles nues, tenant leur carte d’identité en main, en échange de l’obtention d’un prêt. Le prêteur peut ainsi menacer les jeunes filles d’envoyer les photos à leur famille ou à leurs amis en cas de défaut de paiement, explique le journal officiel Global Times. C’est un fichier contenant 10 GB de photos et vidéos, qui a été mis en ligne.

Du côté de Jiedaibao, on se défend de toute relation avec ces pratiques en soulignant que le téléchargement des photos incriminées n’a pas été réalisé sur sa plateforme. Le site a plus tard affirmé avoir réagi de son côté. Il est remonté jusqu’aux comptes de plusieurs jeunes filles grâce aux photos, et aux informations publiées sur internet, et il affirme avoir gelé les comptes des prêteurs concernés.

Le nombre de ce style de sites a explosé en Chine, qui compte près de 2 600 plateformes commerciales « de particulier à particulier ». Les transactions sont évaluées à 139 milliards d’euros en 2015.

On imagine très facilement, le style de dérives que peuvent entraîner ces pratiques, et il apparaît temps pour le pays, de mettre un peu d’ordre dans le monde du crédit parallèle. Pékin a resserré son contrôle sur le secteur en août en limitant notamment à 1 million de yuans (135.000 euros) le montant maximal qu’un particulier peut emprunter.

Crédit photo : Lena Miau

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