Voilà un titre qui pourra en surprendre plus d’un. Pourtant, s’il est bien rare de défendre l’énergie nucléaire sous cet angle, il s’avère qu’elle permet aujourd’hui dans certains pays (réputés pour leur vision de la femme disons « traditionnelle »), une véritable émancipation professionnelle de la gente féminine. Aux Emirats Arabes Unis par exemple, les femmes représentent plus de 21% de l’industrie nucléaire nationale, soit une proportion supérieure à la moyenne mondiale (20%). Une part qui reste faible et insuffisante mais également bien supérieure à de nombreuses disciplines industrielles généralement dominées par les hommes. Les femmes exerçant dans la filière nucléaire disposent de plus d’une organisation mondiale destinée à défendre leurs intérêts et leurs rôles dans une industrie à la pointe de la technologie mais pourtant sans cesse remise en cause.
« Women in Nuclear » (WiN Global) est une association à but non lucratif regroupant des femmes et des hommes exerçant leur activité professionnelle dans les domaines d’application de l’énergie nucléaire et de la radioprotection à travers le monde. Si elle est encore méconnue, elle compte pourtant plus de 25.000 membres, et est représentée localement dans plus de 30 pays. Fondée en 1992, elle soutient et encourage les femmes travaillant dans les industries nucléaires et vise à promouvoir la compréhension et la sensibilisation du public sur les avantages des applications nucléaires et radiologiques via une série de réseaux actifs, à la fois nationaux et internationaux.
WiN Global entend ainsi répondre aux interrogations et aux préoccupations du grand public concernant l’exploitation de l’atome dans la production d’électricité comme dans la recherche médicale, afin de redorer une image bien souvent erronées ou déformées de l’énergie nucléaire. L’association organise pour cela des congrès annuels à l’échelle internationale et nationale.
La dernière manifestation en date, organisée la semaine dernière aux Emirats Arabes Unis (EAU) pour célébrer le premier anniversaire de la section WiN Global des EAU a permis une nouvelle fois de mettre au jour une influence grandissante des femmes dans l’industrie nucléaire en devenir dans ce pays. Créée en 2014, la WiN Global des EAU est la première de son genre au Moyen-Orient et souligne ainsi une véritable ouverture à l’égalité homme/ femme dans le secteur industriel même si les proportions restent encore largement déséquilibrées.
Comme l’a déclaré à cette occasion Cheikha Lubna Al Qasimi, ministre de la Coopération internationale et du développement, « permettre une meilleure intégration des femmes dans une industrie qui encourage le développement économique et social de notre pays est une avancée nécessaire […] et je suis extrêmement fière de soutenir l’ENEC WiN Global ».
Les EAU, via l’ENEC, la société nationale pour l’énergie nucléaire, développe en effet depuis plusieurs années un programme de développement de l’énergie nucléaire ambitieux et investit massivement dans la formation d’ingénieurs émiratis. A l’horizon 2020, l’ENEC aura besoin d’environ 2.000 employés dont 60% d’émiratis pour faire fonctionner les quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Barakah située dans le Golfe Persique à l’ouest d’Abou Dabi, et entend bien pour cela développer la formation interne d’une main d’œuvre qualifiée dans la filière nucléaire.
Précisons ici que cette filière est actuellement très en vogue dans les pays des Emirats Arabes pour lesquels l’énergie nucléaire s’impose comme la seule alternative valable aux énergies fossiles permettant de réduire leur dépendance aux hydrocarbures. La future centrale de Barakah fournira près de 25% des besoins en électricité des EAU et permettra d’économiser jusqu’à 12 millions de tonnes de CO2 par an.
Crédits photo : Lionel Charrier (SFEN)
Association MZC
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