Violences sexuelles : Canal+ accusé de protéger le journaliste sportif Pierre Ménès

Sur Canal + ce dimanche soir, l’ancienne journaliste sportive de la chaîne cryptée Marie Portolano présentait son documentaire « Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste ». Mais selon le site Les Jours, certaines séquences auraient été élaguées pour protéger le journaliste Pierre Ménès.

Un documentaire d’utilité publique : alors que le monde journalistique demeure encore marqué par de violentes discriminations à l’égard des femmes, le monde du journalisme sportif semble être particulièrement machiste. Dans son documentaire diffusé ce dimanche soir, Marie Portolano pointe du doigt les tabous et les pressions encore à l’oeuvre dans ce milieu souvent endogame et renfermé sur lui-même.

Mais les séquences diffusées n’ont pas tout montré : Selon le site Les Jours, Canal + aurait élagué le documentaire, notamment les séquences concernant son journaliste-foot star, Pierre Ménès : « Dès que l’idée du documentaire lui a été soumise, la direction de Canal+ savait que la séquence avec Pierre Ménès y figurerait. Mais une fois le documentaire tourné (…) sous l’égide de Gérald-Brice Viret, directeur des antennes, le directeur des sports Thierry Cheleman (…), et son adjoint Didier Lahaye exigent des auteurs que toutes les séquences avec Ménès soient coupées. La décision est prise de ne garder dans le documentaire que les témoignages de femmes », écrivent les journalistes Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts.

Un passage en particulier aurait miraculeusement disparu du documentaire finalement diffusé sur la chaine cryptée : le 28 août 2016 sur le plateau du « Canal Football Club », hors antenne, mais face au public présent dans le studio, Pierre Ménès aurait soulevé la jupe de Marie Portolano et lui aurait attrapé les fesses.

Une impunité qui fait écho à une autre vidéo de 2011 où l’on peut voir le journaliste s’approcher de la journaliste Isabelle Moreau, un bouquet à la main, lui tendre les fleurs et, par surprise, l’embrasser longuement sur la bouche. Une scène qui aurait durement traumatisé la journaliste.

Dans la version non censurée du documentaire diffusé dimanche dernier, Pierre Ménès s’emporte lorsqu’il est confronté à ces images estimant qu’Isabelle Moreau réagit « à l’aune de #Metoo, de la société d’aujourd’hui » ; il dit aussi ne pas se souvenir de l’agression contre Marie Portolano, ne pas comprendre pourquoi elle s’est sentie humiliée. Contactée par Les Jours la direction de Canal+ s’est refusée à tout commentaire.

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