« La Ruche », un quartier oublié qui refait surface

Dans le XVe arrondissement parisien, le quartier de « la Ruche » est en pleins bouleversements. Ce lieu, jusque-là privé, devient chaque jour plus vivant culturellement, tout en s’ouvrant au public.

« La Ruche » est au centre des questions qui agitent le Ministère de la Culture. Ce quartier du XVe arrondissement de Paris était jusque là totalement privé. Aucune visite n’y est organisée et il faut, pour le voir, avoir la chance de se faire inviter par un résident.

Mais depuis cet été, il est inscrit sur la liste des 120 sites qui ont pu bénéficier du Loto du Patrimoine, organisé par Stéphane Bern. Il a en effet été inscrit sur la nouvelle liste du « Patrimoine d’intérêt régional », lors de la Commission permanente qui s’est tenue ce mercredi 18 septembre 2019, parmi vingt-trois autres sites d’Île-de-France.

Une aubaine pour Philippe Goujon (DVD), le maire d’arrondissement, qui y voit l’opportunité d’un renouvellement. Les travaux, estimés à 3 millions d’euros, permettraient au bâtiment Fernand Léger, de retrouver sa superbe d’antan et d’assurer son maintien sur le long terme.

Un haut-lieu artistique

Surnommé « la Ruche » par son créateur et mécène, Alfred Boucher, sculpteur du début du XXè siècle, ce quartier du sud de la capitale a servi depuis sa construction en 1902, de point de rendez-vous et d’échanges entre artistes. Parmi eux, de grands noms comme Marc Chagall, Fernand Léger, Fujita ou encore Soutine avaient pour habitude d’investir la centaine d’ateliers que comptait cette « Ruche ».

Aujourd’hui, l’endroit est devenu « le passage Dantzig », et sert de lieu de résidence à des particuliers. L’endroit, arboré et parsemé de bâtiments de briquettes rouges typiques de l’architecture du début du siècle, a néanmoins gardé son charme.

Un nouveau mécénat

Largement oublié dans les années 1960, cet ancien village d’artistes a bien failli tomber aux oubliettes. Il a fallu la mobilisation d’un comité de défense, présidé par Marc Chagall « himself » et le rachat du terrain par la famille Seydoux (notables industriels français dont est issue l’actrice Léa) pour maintenir le lieu à flot.

Partiellement classée monument historique en 1972, la Ruche accueille toujours une cinquantaine d’artistes. « Les loyers raisonnables ne permettent pas de couvrir les lourdes charges d’entretien et de mise aux normes des bâtiments », a récemment déclaré la fondation « la Ruche/Seydoux ».

Il faut dire que la cité manque toujours cruellement de mécènes. Mais la manne offerte par le Loto du Patrimoine devrait pallier à ce manque. En contrepartie, le lieu devrait être partiellement ouvert au public. Une raison de re-découvrir cet endroit insolite

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