Les deux écoles concernées par la pollution au plomb de Notre-Dame ont fermé

Par mesure de sécurité, deux écoles proches de la Cathédrale Notre-Dame, directement concernées par une forte concentration de plomb, ont été fermées jeudi 25 juillet 2019. Elles servaient de centres de loisirs estival pour 180 enfants.

Après le terrible incendie qui l’a ravagée le 15 avril dernier, la Cathédrale Notre-Dame continue d’être au cœur des questions urbaines parisiennes.

L’incendie a provoqué la fusion de plusieurs centaines de tonnes de plomb provenant de la charpente de la flèche et de la toiture. Une fumée toxique s’est alors évaporée dans les airs. Une réelle menace pour au moins deux écoles maternelle et primaire du 6ème arrondissement, proches de l’édifice.

Ces deux écoles, situées rue Saint-Benoît, recevaient 180 enfants dans le cadre des vacances d’été en centre de loisirs. « Elles ont été fermées par mesure de précaution » a déclaré la Mairie de Paris.

Des chiffres supérieurs aux valeurs de références

La semaine dernière la Mairie de Paris avait indiqué qu’il n’y avait pas raison de s’inquiéter outre mesure selon les prélèvements effectués.

L’Agence régionale de santé (ARS) a appelé à la réalisation de nouvelles mesures, après avoir identifié à l’extérieur des niveaux supérieurs à la référence de 5 000 microgrammes de plomb au m2. Ces nouvelles analyses ont, selon la Mairie de Paris, révélé dans la cour de récréation de l’école Saint-Benoît, « des concentrations surfaciques en plomb dans les poussières supérieures aux valeurs de références ».

Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris, a déclaré qu’il faudra attendre que ce taux redescende à 1 000 g/m2 pour permettre la réouverture des écoles. Les équipes de la ville de Paris vont continuer à « laver » la zone. Il a ajouté que les taux n’étaient « pas dangereux pour la santé à priori » et que les analyses de sang prélevé sur les enfants les plus exposés « n’ont révélé aucune anomalie ».

Un véritable poison aux conséquences graves

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), les enfants sont de toute façon plus exposés aux empoisonnements au plomb : « ils absorbent quatre à cinq fois plus de plomb que les adultes » ne serait-ce que par le fait qu’ils aient davantage tendance à mettre à la bouche des objets potentiellement contaminés.

Cet élément chimique peut provoquer le saturnisme, essentiellement chez les jeunes enfants et les femmes enceintes. Et les conséquences irréversibles de cette maladie vont de la baisse de croissance, de l’audition ou du QI, à l’anémie, l’hypertension, la déficience rénale et à de nombreux autres effets toxiques sur le système immunitaire et l’appareil reproducteur. Un véritable poison donc, auquel sont confrontés les habitants de la zone exposée.

Les enfants inscrits dans les deux écoles fermées seront accueillis en d’autres lieux. Par ailleurs le chantier de la cathédrale a été mis à l’arrêt afin de revoir de nouvelles règles sanitaires pour les ouvriers, eux aussi exposés au plomb.

Affaire à suivre…