Plan vélo : Anne Hidalgo veut supprimer la moitié des places de stationnement de Paris

Alors que la campagne des élections municipales bat son plein à Paris, Anne Hidalgo vient d’annoncer une mesure choc : l’actuelle maire veut généraliser l’usage du vélo à Paris, rendre toutes les rues cyclables et, pour ce faire, supprimer 60 000 des places de stationnement en surface de la capitale.

La maire de Paris, en campagne pour sa réélection en mars de 2020, a promis un bouleversement du paysage urbain au profit de la bicyclette : « Paris sera la capitale du vélo », a déclaré Anne Hidalgo, en détaillant, le 28 janvier 2020, son plan vélo pour 2026, dans un café vélo du XIe arrondissement baptisé « Ça redémarre ».

Anne Hidalgo veut appliquer le plan Vélopolitain, défendu par les associations de cyclistes

Elle promet ainsi d’investir 350 millions d’euros pour développer l’usage du vélo à Paris : « en 2024, 100 % des rues de la capitale seront cyclables », promet la candidate. « Sur les grands axes où circulent beaucoup de voitures comme la rue de Vaugirard, il y aura des pistes bidirectionnelles sécurisées » s’engage Anne Hidalgo.

Le programme de campagne de l’actuelle maire reprend ainsi le projet Vélopolitain, défendu par les associations Paris en Selle et Mieux se déplacer à bicyclette (MDB) : ce projet envisage 15 pistes cyclables doublant les lignes de métro (170 kilomètres), et la mise en place de pistes protégées aux portes et sur les ponts de Paris. Sur les axes secondaires, les zones 30 et les doubles-sens cyclables devraient être généralisé.

Supprimer 60 000 places de stationnement pour faciliter la création de pistes cyclables

Pour libérer le foncier nécessaire à cette ambition, Anne Hidalgo entend récupérer 60 hectares en supprimant 60 000 places de stationnement individuel en surface, sur les 133 000 actuellement disponibles. Le plan prévoit un maintien de toutes les zones de livraison et places handicapées, une réduction du trafic automobile et une invitation faite aux automobilistes à se garer « dans les parkings souterrains », notamment ceux des bailleurs sociaux où beaucoup de places sont inutilisées, et qui pourraient être réquisitionnés.

L’association Paris en Selle, si elle salue l’ambition et reconnaît que la maire de Paris a bien piloté l’aménagement de 300 kilomètres de pistes cyclables en 6 ans, dont celle de l’emblématique rue de Rivoli, rappelle que les engagements d’Anne Hidalgo étaient plus élevés : la Ville de Paris ne compte que 1 018 kilomètres d’aménagements cyclables, contre 1 400 promis en 2014.

A cette critique, la maire répond que ses équipes ont privilégiés « du très qualitatif et du très sécurisé » plutôt que d’avoir « cédé à la facilité de simples marquages au sol ». Elle reconnaît également que les négociations avec la préfecture de police ont été particulièrement ardues.

En défendant son bilan, elle regarde aussi vers l’avenir. « Le message, c’est que l’on peut tous sortir de la dépendance à la voiture et gagner une nouvelle liberté » conclue Anne Hidalgo.

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